Donald Trump a déclaré vouloir reprendre le canal de Panama et annexer le Groenland et le Canada. Des déclarations folles qui devraient peut-être être prises au sérieux.
Donald Trump l’a prouvé lors de son premier mandat : ses déclarations, qui suscitent souvent les moqueries internationales, cachent une réelle volonté d’agir et ont une puissante résonance au sein de la population. On peut prendre comme exemple l’assaut du Capitole le 6 janvier 2021. Le président élu n’a pas attendu son investiture, qui aura lieu le 20 janvier 2025, pour exposer ses volontés en matière de politique étrangère. Cependant, c’est toujours Joe Biden qui est président.
Le canal de Panama
Donald Trump a alors commencé à parler de l’annexion de trois pays. Tout d’abord le Panama, et plus particulièrement le canal de Panama. Ce canal, qui relie l’océan Atlantique au Pacifique, sans passer par le Cap Horn (sous l’Amérique du Sud), a été achevé en 1914 par les États-Unis, qui en ont eu la gestion jusqu’en 1999, date à laquelle il a été attribué au Panama. Ce canal stratégique pour le commerce maritime permet au Panama de générer des revenus importants grâce aux péages.
Mais pour Donald Trump, cette situation est inacceptable : « Notre marine et notre commerce ont été traités de manière très injuste et malveillante. Les frais facturés par le Panama sont ridicules et très injustes, surtout quand on connaît l’extraordinaire générosité dont ce pays fait preuve. Le président élu a également transmis ce message dans ses vœux de Noël, postés sur son réseau social Truth : « Joyeux Noël à tous, y compris aux merveilleux soldats chinois qui exploitent avec amour, mais illégalement, le canal de Panama ».
Les « soldats chinois » auxquels il fait référence sont probablement les entreprises chinoises présentes de part et d’autre du canal de Panama, lieux stratégiques du commerce maritime. Le président élu a profité de l’occasion pour nommer un nouvel ambassadeur du Panama, Kevin Marino Cabrera, qui a assuré qu’il travaillerait « sans relâche chaque jour pour maintenir son approche audacieuse (de Donald Trump) en matière de diplomatie internationale ».
Toutefois, les États-Unis ne peuvent pas décider de reprendre le contrôle du canal de Panama. Même si le milliardaire estime qu’il s’agit “d’un pays qui nous arnaque (…) bien au-delà de leurs rêves les plus fous”, les Etats-Unis et le Panama sont liés par des traités signés en 1977 par le président américain de l’époque, Jimmy Carter. De plus, une reprise du canal par les États-Unis aurait des conséquences sur le commerce international. Si les navires américains payaient des péages moins élevés que les autres, cela entraînerait des conflits commerciaux avec le reste du monde.
Groenland
Donald Trump n’a jamais caché ses ambitions sur le Groenland. Cette terre de glace qui fait au moins quatre fois la taille de la France est une source de richesse phénoménale convoitée par le milliardaire. Donald Trump a une nouvelle fois exprimé son désir de racheter l’île.
Selon lui, « le peuple du Groenland, dont les États-Unis ont besoin pour leur sécurité nationale, veut que les États-Unis soient là, et nous y serons ! » Les États-Unis disposent déjà d’une base aérienne et spatiale au Groenland, autorisée en pleine guerre froide par le Danemark, allié de Washington. Le Groenland est également géographiquement stratégique, étant situé sur la route la plus courte entre l’Amérique et l’Europe.
Mais cet acharnement de Donald Trump sur le Groenland, qui avait déjà fait une offre similaire en 2019, a de quoi agacer le gouvernement danois. “Nous ne sommes pas à vendre”, a assuré lundi le Premier ministre du Groenland. Le ministre danois de la Défense, Troels Lund Poulsen, a annoncé mardi une augmentation considérable des dépenses de défense de l’île, équivalentes à 1,5 milliard d’euros, comme le rapporte Ouest France.
Canada
Enfin, Donald Trump cible le Canada. Toujours dans son message de Noël, il qualifie Justin Trudeau, le premier ministre, de « gouverneur », comme il y en a dans tous les États des États-Unis. Il assure que « si le Canada devenait notre 51e État, leurs impôts seraient réduits de plus de 60 %, leurs entreprises doubleraient immédiatement de taille et ils seraient protégés militairement comme aucun autre pays au monde ».
Il faut dire que Donald Trump entend poursuivre une politique ultra-protectionniste, avec une augmentation phénoménale des taxes douanières, jusqu’à 25 %. Si le Canada faisait partie des États-Unis, avec lesquels le pays fait le plus de commerce, il n’y aurait pas de taxes.
Mais Donald Trump semble oublier que le Canada est un pays à part entière, qui fait partie du Commonwealth, dirigé par le roi Charles III. Afin d’éviter une guerre économique avec les États-Unis, une délégation de ministres canadiens s’est rendue jeudi 26 décembre en Floride (États-Unis) pour rencontrer l’équipe du président élu, rapporte France 24.