(Jérusalem) Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a évoqué lundi, avec « prudence », des « progrès » pour un accord sur les otages détenus dans la bande de Gaza depuis l’attaque du Hamas palestinien en octobre 2023, une des conditions d’un cessez-le-feu.
Publié à 12h55
Mis à jour à 15h42
Sébastien DUVAL avec Michael BLUM
Agence -
Des négociations indirectes la semaine dernière au Qatar entre Israël et le Hamas, avec Doha et l’Egypte comme médiateurs, ont ravivé les espoirs d’un accord sur une trêve et une libération des otages à Gaza.
« Tout ce que nous faisons ne peut pas être révélé, mais nous agissons pour les ramener chez eux », a déclaré Netanyahu lors d’un discours au Parlement.
“Je voudrais dire avec prudence que des progrès ont été réalisés et que nous ne nous arrêterons pas jusqu’à ce qu’ils reviennent tous”, a ajouté le chef du gouvernement, sans préciser sur quels points les discussions avaient avancé.
Lors de l’attaque inédite du mouvement islamiste Hamas le 7 octobre 2023 sur le sol israélien, 251 personnes ont été kidnappées. Parmi eux, 96 restent otages à Gaza, dont 34 déclarés morts par l’armée.
Les Houthis dans le viseur
Le Hamas et deux autres groupes palestiniens, le Jihad islamique et le Front populaire de libération de la Palestine, ont déclaré samedi qu’un accord de cessez-le-feu était « plus proche que jamais ».
“La plupart des points concernant le cessez-le-feu et un échange de prisonniers font l’objet d’un accord”, a déclaré à l’AFP un responsable du Hamas, faisant référence à un échange entre des otages à Gaza et des Palestiniens emprisonnés par Israël.
Malgré d’intenses efforts diplomatiques, aucune trêve n’a été conclue entre Israël et le Hamas depuis celle d’une semaine fin novembre 2023.
Parmi les principaux points de friction jusqu’alors figuraient le caractère permanent ou non d’un cessez-le-feu et la gouvernance de la bande de Gaza après la guerre.
Trois soldats israéliens, deux âgés de 21 ans et un de 22 ans, sont morts lundi au combat dans le nord du territoire palestinien, a annoncé l’armée.
La guerre à Gaza a été déclenchée par l’attaque du 7 octobre 2023 qui a fait plus de 1.200 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des chiffres officiels israéliens.
Plus de 45 000 Palestiniens ont été tués lors de la campagne militaire israélienne en représailles, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du gouvernement Hamas pour Gaza, jugées fiables par l’ONU.
Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a reconnu lundi que son pays avait tué le chef du mouvement islamiste palestinien Hamas, Ismaïl Haniyeh, en juillet à Téhéran.
Il a également menacé de décapiter les dirigeants des rebelles yéménites Houthis qui ont tiré un missile balistique sur Tel-Aviv dans la nuit de vendredi à samedi, faisant 16 blessés légers.
M. Netanyahu a déclaré plus tôt lundi avoir demandé aux forces armées israéliennes de « détruire les infrastructures » des Houthis.
Depuis le début de la guerre à Gaza, ces rebelles soutenus par l’Iran ont lancé de nombreuses attaques contre Israël, en solidarité avec les Palestiniens. L’armée israélienne a annoncé mardi avoir intercepté un nouveau “projectile” tiré depuis le Yémen avant qu’il n’entre dans l’espace aérien israélien. Des sirènes ont retenti dans le centre et le sud du pays mais aucun blessé n’a été signalé.
« Changer radicalement le Moyen-Orient »
M. Netanyahu a également indiqué lundi vouloir signer de nouveaux accords de paix avec des pays arabes, à l’instar de ceux négociés en 2020 par les États-Unis de Donald Trump, qui ont vu Bahreïn, les Émirats arabes unis, le Maroc et le Soudan établir des liens formels avec Israël.
Washington pousse notamment à normaliser les relations entre Israël et l’Arabie Saoudite.
« Les pays arabes modérés considèrent Israël comme une puissance régionale et un allié potentiel. J’ai l’intention de profiter pleinement de cette opportunité », a déclaré M. Netanyahu. “Avec nos amis américains, j’ai l’intention d’élargir les accords d’Abraham et ainsi de changer encore plus radicalement le Moyen-Orient.”
Dans une apparente référence à la Syrie, où une coalition de rebelles dirigée par des islamistes radicaux a pris le pouvoir le 8 décembre, il a réitéré que son pays ne permettrait pas « aux terroristes de s’installer aux frontières ».
Quelques heures seulement après la chute du président syrien Bashar al-Assad, l’armée israélienne s’est déployée dans une zone tampon séparant les deux pays sur le plateau du Golan.
L’ONU a dénoncé une « violation » d’un accord de désengagement de 1974 entre la Syrie et Israël.