L’annonce de la suspension du réseau social controversé intervient moins d’un mois après qu’un étudiant de 14 ans a été tué et un autre blessé dans une rixe près d’une école de Tirana, à la suite d’un conflit sur les réseaux sociaux.
“On ne voit que de la terre et de la boue”
Suite à ce drame, un débat s’engage dans le pays entre parents, psychologues et écoles sur l’impact des réseaux sociaux sur les jeunes. « En Chine, TikTok présente comment les étudiants peuvent suivre des cours, comment protéger la nature, comment préserver les traditions, mais sur TikTok en dehors de la Chine, nous ne voyons que de la terre et de la boue. Pourquoi avons-nous besoin de ça ? a déploré M. Rama.
L’application TikTok, qui compte plus d’un milliard d’utilisateurs actifs dans le monde, est particulièrement appréciée des jeunes, attirés par ses formats vidéo ultra courts qui défilent en continu.
L’application surpasse tous ses concurrents dans sa capacité à capter l’attention. En 2024, les utilisateurs d’Android l’utilisaient en moyenne 34 heures par mois, selon un rapport de We Are Social. Mais ce succès fulgurant s’accompagne de critiques. Ses détracteurs accusent TikTok d’enfermer ses utilisateurs dans des silos de contenus, via un algorithme opaque, et de favoriser la diffusion de désinformations et de contenus illégaux, violents ou obscènes, notamment auprès des jeunes.
Le réseau social accumule les polémiques à travers le monde, depuis son interdiction pour les adolescents en Australie jusqu’aux accusations d’espionnage aux Etats-Unis, en passant par l’Union européenne où une enquête vient d’être ouverte après des soupçons d’ingérence étrangère dans l’élection présidentielle annulée en Roumanie. TikTok est interdit depuis 2020 en Inde, après des affrontements meurtriers à la frontière avec la Chine.