INFOGRAPHIE. Beau-père, belle-fille, petite amie… Donald Trump fait de son deuxième mandat une nouvelle affaire de famille

INFOGRAPHIE. Beau-père, belle-fille, petite amie… Donald Trump fait de son deuxième mandat une nouvelle affaire de famille
INFOGRAPHIE. Beau-père, belle-fille, petite amie… Donald Trump fait de son deuxième mandat une nouvelle affaire de famille

Le 20 janvier 2025, Donald Trump sera investi en tant que 47e président des États-Unis. Depuis son élection le 5 novembre 2024 face à Kamala Harris, le républicain a déjà annoncé certaines de ses priorités, et désigné certains de ses futurs ministres ou représentants.

Kimberly Guilfoyle, la fiancée de…

« Sa vaste expérience et son leadership dans les domaines du droit, des médias et de la politique, associés à son intelligence vive, le rendent extrêmement qualifié pour représenter les États-Unis. » C’est Donald Trump qui le dit. Et celui dont il parle doit devenir le prochain ambassadeur en Grèce.

Ce que ne dit pas la présidente élue, c’est que Kimberly Guilfoyle, 55 ans, entretient depuis 2020 une relation régulière avec son fils aîné, divorcé. Souci de discrétion, peut-être. Attention aussi puisque les tabloïds attribuent une autre relation à Donald Trump Jr.

Ce qui est sûr, c’est que Kimberly Guilfoyle est tout autre chose. Mais pas exactement le portrait que Donald Trump en dresse. Elle ne s’est guère distinguée en tant qu’avocate. À la télévision, elle alterne cependant entre talk-shows et émissions juridiques, d’abord sur CNN, puis invariablement sur Fox News. Où elle cultive son tropisme conservateur, celui qui, en 2018, la jettera dans la campagne du candidat Trump.

Et la diplomatie dans tout ça ? Le quotidien britannique L’Indépendant rapporte les propos tenus en 2015 par Guilfoyle sur Fox News. La Grèce, qui traverse alors une crise financière sans précédent, doit se prononcer sur le plan de relance proposé par le FMI et la BCE. 61 % des Grecs votent contre les conditions – brutales – qui leur seraient imposées. “Personne n’aime les passagers clandestins, déclare Guilfoyle, qui ajoute : Levez-vous le matin. Allez travailler. Vous prenez votre retraite trop tôt.

Dans l’hypothèse où le Sénat valide sa nomination, Kimberly Guilfoyle aura l’occasion de s’expliquer en personne à Athènes.

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LA FAMILLE TRUMP ET SES PROCHES. (Romains Chadi)

Charles Kushner, le père de…

C’est un poste rare qui revient à Charles Kushner. UN “membre de la famille, qui en a vraiment envie”assure Donald Trump. A 70 ans, le père de Jared Kushner, gendre et ancien conseiller du président Trump, doit donc devenir ambassadeur des États-Unis en . Et tant pis s’il ne parle pas un mot de français et n’a aucune expérience diplomatique. “C’est un homme qui a réussi.”» a déclaré Trump. Et d’une certaine manière, il n’a pas tort.

Les actifs de son entreprise s’élèvent à environ trois milliards de dollars, estime Forbes. Le produit d’aventures immobilières, dans le New Jersey notamment, entreprises par son père et qu’il a su faire prospérer, entrant opportunément en politique pour faire valoir ses intérêts. Il joue alors dans le camp démocrate.

Mais en 2004, une dispute familiale se transforme en imbroglio judiciaire. Dénoncé par ses proches, il a plaidé coupable dans une affaire de financement illégal d’une campagne électorale, de fraude fiscale et de subornation de témoins. Kushner passera quatorze mois derrière les barreaux en Alabama. Sans jamais perdre son entreprise, confiée à son fils Jared.

Le même Jared a épousé Ivanka Trump, la fille de Donald, en 2009. Les Kushner font désormais partie de la famille, ce qui vaudra à Charles une grâce officielle en 2020, au crépuscule du premier mandat du président Trump. Et, de fait, une nomination, si elle est validée par le Sénat (et acceptée par Paris), dans l’une des chancelleries les plus emblématiques.

Massad Boulos, le père de…

Massad Boulos, 53 ans, n’est sans doute pas illégitime dans les fonctions que lui confie Trump : conseiller spécial pour le Moyen-Orient. « Un bon négociateur et un partisan indéfectible de la paix », plaide Donald Trump sur son réseau Truth Social. Il croit d’autant plus en lui que ce Libano-Américain, qui a participé activement à la campagne présidentielle de 2024, lui a permis de toucher les communautés arabes de certains États charnières du pays.

Au-delà, son chemin est moins clair. Au Liban notamment, où l’engagement politique de ce natif du Nord ne s’est pas révélé aussi efficace. Boulos s’est présenté, en vain, à un siège de député… aux côtés du leader chrétien de sa région, candidat potentiel à la présidence de la République, allié du Hezbollah. Son sens des affaires, salué par Trump, est remis en question par le New York Times : Massad Boulos affirme s’être enrichi grâce au commerce de camions et de matériel de chantier de son beau-père au Nigeria, mais les chiffres obtenus par le quotidien américain ne flirtent pas avec la fortune.

Mais l’essentiel n’est pas là. Les deux hommes ont noué un lien fort en mariant leurs enfants. Tiffany Trump, fille unique du deuxième mariage du président élu, a épousé Michael Boulos, le fils de Massad, en 2022 à Mar-a-Lago. Reste désormais à convaincre le Sénat. C’est à Massad Boulos d’expliquer qu’il est un bon choix.

Lara Trump, l’épouse de…

Lara Yunaska Trump, 42 ans, joue dans une autre cour. Celle des champions indéfectibles de Donald Trump, peu entraînés à la bataille des idées mais résolument engagés dans l’agenda conservateur. Le mariage éclairera son chemin. En 2014, Lara épouse Eric, le plus jeune de la famille Trump. Et à défaut d’un parcours professionnel véritablement défini, entre mannequin, production audiovisuelle et cuisine, elle s’engage sans réserve sur la scène politique en faveur de sa famille d’adoption.

En 2021, elle met son expérience de la télévision au service de la très conservatrice Fox News. Dont elle est écartée en décembre 2022, en raison de sa proximité – sa loyauté quasi religieuse – avec le camp Trump.

Désormais, c’est pour son beau-père qu’elle travaille, notamment en mobilisant l’électorat féminin autour de Trump. Un investissement confirmé, en février 2024, par sa nomination à la tête du Comité national républicain, qui contrôle l’organisation des primaires du parti du même nom. Évidemment, c’est au leader du GOP, Donald Trump, qu’elle doit sa nomination. A la tête de cet outil de conquête – Lara contrôle notamment le financement de la campagne – elle ne sert qu’un seul objectif : convertir les derniers rebelles du Parti républicain à la doxa de son candidat.

En proposant des profils douteux, Donald Trump risque leur invalidation par le Sénat. Un millier de postes sont concernés (même si des voies de contournement sont possibles). Et la chambre juge autant les compétences que le parcours. Charles Kushner, même s’il a purgé sa peine, a toujours été reconnu coupable de financement illégal de campagne électorale, de fraude fiscale et de subornation de témoins en 2005.

Les soupçons de népotisme sont encore plus délicats. La nomination de Jared Kushner au poste de conseiller principal de la Maison Blanche en 2017 avait déjà suscité de vives critiques. La loi de 1967 promulguée sous Lyndon Johnson, qui interdit à tout membre de la famille ou de la belle-famille d’un président d’occuper un emploi dans une agence fédérale, avait été invoquée. Les avocats de Jared ont réussi à justifier que la Maison Blanche n’entrait pas dans le champ d’application du texte, et le gendre de Donald Trump avait échappé aux sanctions. Mais le risque demeure pour toute nomination en dehors du cercle présidentiel immédiat.

 
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