Le militant a été condamné à dix mois de prison après des appels à « attaquer » des élus locaux. Son avocat estime que cette condamnation fait de lui « un prisonnier d’opinion ».
Publié le 12/03/2024 18:06
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En Martinique, le leader du mouvement contre la vie chère fait appel de sa condamnation à dix mois de prison, a appris franceinfo. Rodrigue Petitot a été jugé lundi 2 décembre à Fort-de-France, après avoir diffusé plusieurs vidéos sur le réseau TikTok. Le militant a appelé à “tacle” des élus locaux qui ne fermaient pas leurs mairies par solidarité avec le RPPRAC, du nom du mouvement contre la vie chère. Ses avocats dénoncent une décision politique.
Rodrigue Petitot a regagné le centre de rétention de Ducos, au centre de la Martinique, où il était incarcéré depuis plusieurs jours. Un juge chargé de déterminer la peine décidera si le militant peut être prochainement libéré sous bracelet électronique. Dès l’annonce du jugement, certains militants du mouvement contre la vie chère qui entouraient le tribunal de Fort-de-France ont jeté des pierres sur le bâtiment, mais la nuit est restée globalement calme sur l’île.
Lundi, lors de l’audience, Rodrigue Petitot a expliqué que son message sur TikTok avait été mal compris. “Nous allons vous attaquer”» a déclaré le militant aux élus. “Nous allons faire un grand ménage, intérieur et extérieur.”avant de nuancer ses propos quelques jours plus tard, toujours sur les réseaux. « Quand on parle d’attaquer, cela signifie mettre en place ce qui est nécessaire pour que de vraies personnes soient à votre place. Les propos sont peut-être agressifs, mais pas plus agressifs que les prix pratiqués dans les supermarchés »il a ajouté.
« Il me semble que nous sommes ici dans un discours politique et qu’il n’a pas nécessité cette procédure et encore moins une peine de dix mois de prison. Cela fait de M. Petitot un prisonnier d’opinion.
Moi Eddy Arnetonsur franceinfo
C’est le préfet de Martinique qui a saisi la justice dans cette affaire, citant des propos “séditieux” et « racistes ». L’avocat de Rodrigue Petitot, Me Eddy Arneton, estime que le « veut criminaliser le leader d’un mouvement citoyen ». En tant que récidiviste, Rodrigue Petitot risquait en effet jusqu’à 20 ans de prison.