La Belgique devient le premier pays au à offrir un contrat de travail et des protections aux travailleuses du sexe

Une loi adoptée en mai est entrée en vigueur dimanche dans le pays. Il ouvre des droits du travail et de nouvelles protections aux personnes travaillant dans le secteur de la prostitution.

Publié le 12/02/2024 12:06

Temps de lecture : 2min

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Un bar où travaillent des travailleuses du sexe à Gand (Belgique), le 5 juin 2020. (REX/SIPA)

Une première mondiale, entrée en vigueur dimanche 1er décembre. En Belgique, les travailleuses du sexe peuvent désormais bénéficier d’un contrat et de droits du travail, rapporte le cabinet de Pierre-Yves Dermagne, ministre fédéral du Travail, cité par Le soir. Le pays avait déjà décriminalisé le travail du sexe en 2022.

La loi offrant ces nouvelles protections aux personnes travaillant comme prostituées a été adoptée en mai. Elle leur offre ainsi un statut, ainsi que l’accès à plusieurs droits comme des congés ou un meilleur encadrement de leur temps de travail. Cela concerne «le droit d’accéder à la sécurité sociale, d’avoir accès à la pension (…) lorsque la personne est malade, elle peut présenter un certificat médical et a le droit à la santé et à prendre soin d’elle-même », détails avec RTL Info Isabelle Jaramillo, coordinatrice de l’association Espace P. Elle mentionne également «les femmes enceintes qui peuvent être exclues« .

Les personnes travaillant comme prostituées seront également mieux protégées si elles refusent un acte sexuel ou un client. Ils pourront à tout moment arrêter tout acte, et poser leurs conditions avant le début de tout rapport sexuel. D’après le texte, “ça n’appartient qu’à lui [au travailleur] consentir ou non à un acte sexuel, quels que soient les termes ou accords préalablement convenus avec le client ou l’employeur », selon le texte cité par Libération. Les employeurs devront avoir un agrément et suivre plusieurs règles, ajoute le site Internet du Groupe S, un organisme belge spécialisé dans les ressources humaines : proposer des chambres d’une certaine taille et des garanties en matière d’hygiène, fournir des préservatifs et installer un bouton d’urgence pour leurs travailleurs.

Selon RTL Info, cette évolution laisse néanmoins de côté certaines catégories. “Pour les travaux de rue, cela reste à la discrétion des autorités communales”, pointe Isabelle Jaramillo. « Là aussi, il faudra travailler avec les municipalités, car elles ont parfois une politique tellement répressive qu’elle pousse les gens qui opèrent dans la clandestinité. Et la clandestinité est la porte ouverte à tous les abus, y compris l’exploitation et la traite des êtres humains.


Monde

 
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