Le président sierra-léonais Julius Maada Bio a signé mardi une loi interdisant le mariage des enfants dans un pays où des centaines de milliers de filles sont mariées avant l’âge de 18 ans, Save the Children qualifiant cette décision d’« historique ».
« La liberté est là pour nos femmes », a déclaré Julius Maada Bio, lors d’une cérémonie organisée par des féministes et des Premières dames d’Afrique de l’Ouest à Freetown.
« C’est une réussite qui définira mon administration. J’espère que ce sera un signal qui incitera les femmes à agir pour la transformation économique de notre pays et pour un phare d’espoir en Afrique où les femmes ont des possibilités illimitées d’être et de déterminer leur propre avenir et d’inspirer le monde », a-t-il déclaré.
La loi criminalise le mariage des filles de moins de 18 ans et punit les contrevenants d’au moins 15 ans de prison et d’une amende d’au moins 50 000 leones (2 023 francs).
Elle interdit la cohabitation avec un mineur et prévoit une indemnisation pour les victimes de mariage précoce et les jeunes femmes qui deviennent enceintes lors d’une telle union.
En Sierra Leone, 800 000 mariées avaient moins de 18 ans en 2017, dont 400 000 avaient moins de 15 ans, selon les données de l’UNICEF. La population actuelle du pays est de près de 9 millions d’habitants.
L’ONG Save the Children a salué cette loi « historique ». Les victimes de mariages précoces « subissent des dommages à vie sur leur santé physique et mentale, sont privées d’opportunités d’apprendre et de grandir », a déclaré son directeur Patrick Analo.
L’incidence du mariage précoce est en légère baisse depuis plusieurs décennies en Sierra Leone. Selon l’UNICEF, 30 % des filles ont été mariées avant leur 18e anniversaire en 2017, contre 37 % 25 ans plus tôt.
