Québec a annoncé suspendre l’ouverture de nouveaux dossiers pour les adoptions internationales effectuées par l’intermédiaire d’un organisme agréé.
Publié à 18h35
Mis à jour à 20h39
«La protection des enfants est au cœur de cette décision», souligne le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) dans un communiqué transmis à ce sujet mercredi. Les fichiers déjà ouverts ne sont pas concernés par la mesure.
Le ministère précise que le système actuel n’apporte pas toutes les garanties prévues par la Convention de La Haye, notamment pour prévenir l’enlèvement, la vente ou le trafic d’enfants. “Une révision approfondie est nécessaire”, estime-t-il.
William Côté, président du conseil d’administration d’Enfants d’Orient et d’Ouest, l’un des organismes agréés par le ministère, s’est dit « mitigé » face à cette annonce.
C’est normal qu’il y ait ce reflet. Mais généraliser la mesure à tous les pays est une exagération.
William Côté, president of the board of directors of Enfants d’Orient et d’Ouest
« Par exemple, il n’y a aucun doute sur les procédures en Corée du Sud, qui sont étroitement surveillées par le gouvernement », explique-t-il – ayant lui-même adopté deux enfants dans ce pays. « Même chose pour Taiwan et la Thaïlande. »
Il craint aussi que ce moratoire soit le coup de grâce pour certaines organisations en difficulté, comme la sienne. « Beaucoup envisagent de fermer leurs portes en raison de la diminution du nombre d’enfants pouvant être adoptés à l’international », souligne-t-il.
Habituellement, selon le site Internet du ministère, sauf « certaines situations exceptionnelles », la procédure d’adoption internationale doit être réalisée par l’intermédiaire d’un organisme agréé. Malgré le moratoire, pour ces cas exceptionnels ne nécessitant pas de passer par un organisme agréé, il sera toujours possible de déposer un dossier. «Mais c’est très, très rare de faire cela», souligne William Côté.
Le ministère rappelle que plusieurs pays, comme la France, ont récemment procédé à des suspensions similaires pour mener des enquêtes ou réformer leur cadre administratif, réglementaire et juridique.
Toutes les personnes concernées ayant des questions sont invitées à contacter le Secrétariat des Services Internationaux à l’Enfance à l’adresse : [email protected].