comment les conflits d’intérêts de Donald Trump compromettent l’Amérique

Le 20 janvier, Donald Trump reviendra à la Maison Blanche avec sa casquette d’actionnaire majoritaire de la société TMTG. Les craintes de conflits d’intérêts, déjà évoquées lors de son premier mandat, prennent une nouvelle dimension : plongé dans un empire financier sensible aux influences étrangères.

Publié le 26 novembre 2024 à 18h29 / Modifié le 26 novembre 2024 à 18h40

Donald Trump a bâti sa carrière sur son image d’homme d’affaires accompli, mais sa véritable fortune reste sujette à caution
Le futur président américain s’est lancé dans de nouvelles activités entre ses deux mandats, mais comme lors de sa première présidence, il ne compte pas s’en désengager.
Ce deuxième mandat ravive les craintes de conflits d’intérêts et d’influences étrangères, notamment dans le domaine des cryptomonnaies et autour de son réseau social Truth Social.

Immobilier, divertissement, centres de villégiature, clubs de golf ou crypto-monnaies. Et, le dernier bébé, Trump Media & Technology Group (TMTG), société de médias fondée entre deux mandats présidentiels et maison mère de Truth Social, réseau social ultra-conservateur et refuge des réseaux complotistes. Une nouvelle fois, Donald Trump entrera à la Maison Blanche accompagné… de son empire financier. Encore une fois, il ne se séparera pas de ses actifs ni ne les placera dans une fiducie indépendante. “Je n’ai pas l’intention de vendre”, a-t-il déclaré sur Truth Social à propos des 115 millions d’actions qu’il possède dans TMTG, ce qui en fait l’actionnaire majoritaire. Ainsi, comme lors de son premier mandat, ses ambitions personnelles font craindre de nouveaux conflits d’intérêts. Et cette fois, les « garde-fous » sont particulièrement limités : le système repose principalement sur la bonne foi du président ; les quelques règles en vigueur ne conviennent pas à un milliardaire ; de récentes décisions de justice le protègent de certaines poursuites et le Congrès est attaché à la cause du Grand Old Party.

D’autant que parmi les membres du cabinet déjà nommés par Donald Trump, les chefs d’entreprise figurent en bonne place. Majoritairement millionnaires, l’entourage du futur président comprend également quatre milliardaires (sans compter Elon Musk et Vivek Ramaswamy, nommé à la tête du Département de l’efficacité du gouvernement), faisant de son cabinet le plus riche de l’histoire américaine. Un tableau finalement sans surprise pour le 47e président des Etats-Unis, qui a bâti sa carrière et sa popularité en partie sur son image. Parce que Donald Trump est un empire financier dont la fortune est estimée à 5,6 milliards de dollars, selon Forbes. Mais c’est aussi une illusion : celle de la réussite d’un homme qui serait l’architecte de sa propre réussite. Une confusion dont il sait se servir pour gagner.