Pour prévenir le braconnage, un produit radioactif est injecté directement dans les cornes des rhinocéros.

Pour prévenir le braconnage, un produit radioactif est injecté directement dans les cornes des rhinocéros.
Pour prévenir le braconnage, un produit radioactif est injecté directement dans les cornes des rhinocéros.

Croyez-le ou non, les campagnes de protection des rhinocéros et les mesures visant à rendre illégal le commerce des cornes de rhinocéros ne parviennent pas à mettre un terme au braconnage. Comme l’explique un article de Gizmodo, les chercheurs comptent désormais sur la radioactivité pour calmer les trafiquants.

Le projet Rhisotope, dirigé par le professeur James Larkin et ses collègues de l’Université du Witwatersrand à Johannesburg, en Afrique du Sud, consiste à injecter de faibles doses de radio-isotopes (c’est-à-dire radioactifs) dans les cornes de rhinocéros vivants. L’objectif de l’expérience, décrit dans un communiqué de presse de l’Université du Witwatersrand publié le 25 juin, est de rendre le rayonnement radioactif des klaxons volés détectable par les équipements de sécurité, notamment dans les aéroports et aux postes frontières.

Cette méthode présente un autre avantage : elle rend les cornes impropres à la consommation, notamment en Asie où elles sont très prisées pour leurs vertus dites thérapeutiques et aphrodisiaques.


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Vingt animaux de la région montagneuse du Waterberg, dans la province du Limpopo (nord-est de l’Afrique du Sud), ont fait l’objet de cette opération de marquage, qui a eu lieu mardi 25 juin, comme le décrit également un reportage de l’Agence France-Presse (AFP). Un petit trou dans chaque corne pour introduire une très petite quantité de radio-isotope suffit à faire réagir les détecteurs du monde entier sans avoir à déployer un dispositif de sécurité dédié.

Si cette méthode permet d’attraper les braconniers les moins malins aux portiques de sécurité des aéroports, elle est surtout dissuasive. Quel client prendrait le risque d’acheter une corne potentiellement « marquée » et donc détectable par les autorités ? Qui plus est, qui oserait la réduire en poudre pour la boire dans un shaker ? Il est donc tout aussi important de faire connaître ces mesures que de les mettre en œuvre.

Bientôt des pangolins radioactifs ?

Selon l’organisation caritative International Rhino Foundation, 499 rhinocéros ont été tués en Afrique du Sud en 2023, un chiffre en baisse de 11 % par rapport à 2022. L’Afrique du Sud abrite à elle seule environ 80 % des 16 800 rhinocéros blancs de la planète et 33 % des 6 500 rhinocéros noirs.

« Toutes les vingt heures en Afrique du Sud, un rhinocéros meurt à cause de sa corne. Ces cornes braconnées font ensuite l’objet d’un trafic dans le monde entier et sont utilisées pour la médecine traditionnelle ou comme symbole de statut social.explique le professeur James Larkin. Pour endiguer ce trafic, seule la menace financière d’une dévaluation des marchandises peut avoir un effet.

Dans le cadre de cette expérimentation, les animaux seront étroitement surveillés pendant six mois afin de s’assurer que cette opération n’a aucune influence sur leur comportement ou leur santé. Si cet essai s’avère concluant, ce système pourrait être étendu à d’autres espèces menacées, comme les éléphants ou les pangolins, mais aussi à la flore pour lutter contre la déforestation.

Le marquage comme moyen de dissuasion est une approche qui a fait ses preuves par le passé. Au final, on n’a jamais su s’il existait vraiment ce produit qui colorait l’eau de la piscine quand on y urinait en cachette. Et on n’a jamais voulu faire le test. Si on peut sauver les rhinocéros comme on a sauvé la baignade à la piscine municipale, ce serait un grand pas.

 
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