Des yaourts affichant de belles images de bananes mais n’en contenant aucune trace, sauf sous forme d’arômes. Des tablettes de chocolat très riches en sucre vantant la présence de vitamine C sur leur emballage. Produits prétendant être “naturel” sans répondre à aucun critère de durabilité. La Cour des comptes européenne (CCE) a publié lundi 25 novembre une étude sur l’étiquetage des denrées alimentaires, concluant que l’Union européenne (UE) ne réglemente pas suffisamment la profusion de logos, d’allégations et de slogans pouvant induire les consommateurs en erreur.
“L’UE a été pionnière dans la fourniture d’informations nutritionnelles et la protection de la santé des consommateurs. Aujourd’hui, des informations de base sur les nutriments ou les allergènes se trouvent sur tous les aliments manufacturés.”nuance Keit Pentus-Rosimannus, responsable de cet audit. Mais, poursuit-elle, les règles européennes sont dépassées par l’évolution du marché agroalimentaire et par l’inventivité des industriels en termes de slogans toujours plus attractifs, mais pas toujours fondés.
« Au lieu d’apporter de la clarté, les étiquettes alimentaires sèment trop souvent la confusiondéplorent les auditeurs de la Cour. Les 450 millions de consommateurs européens sont exposés à des messages délibérément ou non trompeurs. » Le traité sur le fonctionnement de l’UE exige que l’UE fournisse un niveau élevé de protection des consommateurs et garantisse leur droit à l’information. Mais malgré la législation adoptée dans les années 2000, de nombreuses lacunes persistent.
Deux règlements notamment, sur les allégations et sur l’information des consommateurs, adoptés respectivement en 2006 et 2011, ont nécessité une action spécifique de la Commission dans plusieurs domaines (pour réglementer les profils nutritionnels, la présence de gluten ou le pays d’origine par exemple). Toutefois, en septembre 2024, les travaux n’étaient achevés que dans quatre des onze domaines d’action identifiés.
« Une créativité sans fin »
Un exemple parmi d’autres, les termes de « végétalien » et “végétarien » ne font l’objet d’aucune définition européenne commune, et peuvent être mentionnés sur les emballages sans contrôle. « Il est choquant de voir que ces termes, largement utilisés, ne sont soumis à aucune réglementation »remarque Mmoi Pentus-Rosimannus. De même, les allégations dites botaniques, sur les prétendus bienfaits d’une plante particulière, ne sont en aucun cas réglementées. Un fabricant peut ainsi affirmer que la présence d’un ingrédient comme le gingembre renforce le système immunitaire ou la récupération musculaire, sans que cela ne repose sur une évaluation scientifique. L’audit a permis d’identifier près de 280 allégations botaniques de ce type utilisées.
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