En Amazonie, les peuples indigènes se battent pour défendre et protéger la forêt

En Amazonie, les peuples indigènes se battent pour défendre et protéger la forêt
En Amazonie, les peuples indigènes se battent pour défendre et protéger la forêt

Ces personnes réclament un soutien financier direct, un des points discutés lors de la COP29. Benki Piyako, leader politique et spirituel des Ashaninka au Brésil, est actuellement en tournée en Europe pour transmettre son message : le monde entier est concerné par le changement climatique.

« Cela n’impacte pas seulement les peuples autochtones. On voit bien qu’aujourd’hui, les rivières s’assèchent, l’eau se dégrade, les poissons et les animaux meurent», souligne Benki Piyako vendredi dans Tout un monde. Ce leader politique et spirituel se considère comme un gardien de la forêt et des savoirs ancestraux, un éveilleur de conscience, pour lutter contre les bouleversements climatiques.

« Nous aimons les eaux, nous aimons la forêt et nous les aimons en tant que peuple, en tant que peuple », explique Benki Piyako. “C’est cet amour qui permet la survie, cet amour de la forêt et de tout ce qui nous entoure.”

Pour nous, chaque être est sacré

Benki Piyako, chef politique et spirituel des Ashaninka au Brésil
Benki Piyako, ici au siège de l’UNESCO à Paris en 2023 [AFP – Dimitar Dilkoff]

Récemment, lors de la COP16, les peuples autochtones ont parlé d’une seule voix. Ils ont remporté une victoire. Ils participeront officiellement aux futures discussions de l’ONU sur la biodiversité.

>> Écoutez aussi : Les peuples autochtones obtiennent un statut amélioré dans les COP sur la biodiversité

Problème principal : la sécheresse

Benki Piyako le rappelle : le peuple Ashaninka est un pionnier dans la protection de la forêt. Pour ces personnes, transmettre leur vision aux États et aux gouvernements est essentiel. Le président américain Joe Biden, lors d’une visite historique en Amazonie le 17 novembre, a promis de doubler la contribution des États-Unis au Fonds Amazonie pour la porter à 100 millions de dollars.

>> Lire à ce sujet : Joe Biden en Amazonie, une visite symbolique pour le climat avant le retour de Donald Trump

Malgré les problèmes liés à la sécheresse, Benki Piyako reste optimiste et estime qu’il n’est jamais trop tard (ici la forêt amazonienne). [Biosphoto via AFP – Vincent Premel]

Mais pour Benki Piyako, cela sera insuffisant pour lutter contre le danger qu’il redoute le plus, la sécheresse. « Les incendies se multiplient et le reboisement devient de plus en plus difficile », décrit Benki Piyako. Il craint pour la production alimentaire et l’approvisionnement en eau. « L’humanité doit assumer la responsabilité du problème », insiste-t-il.

Benki Piyako constate un dérèglement des saisons, car actuellement, au Brésil, le sol reste sec en pleine saison des pluies. Conséquence : « les incendies se propagent aujourd’hui bien plus qu’ils ne le devraient car la forêt est asséchée », souligne-t-il. Cela provoque « une hausse des températures qui est très grave et tout brûle ».

Restez optimiste

Benki Piyako reste toutefois optimiste. « Rien n’est trop tard. Tout a toujours la possibilité de renaître », imagine le leader politique et spirituel. Il suggère que nous soyons plus attentifs à nos actions, arrêtons de polluer et jetons nos déchets dans la nature. En prenant ses responsabilités, Benki Piyako est certain que nous pourrions avoir « un autre monde ». Concrètement, avec son Institut Yorenka TasorentsiBenki Piyako plante des arbres en Amazonie, mais aussi en Europe.

Benki Piyako souhaite une alliance de la science, de la sagesse ancestrale et de la spiritualité afin d’obtenir plus de conscience pour l’humanité. Son combat est risqué. De nombreux écologistes ont été assassinés. Mais Benki Piyako n’a pas peur de se faire le porte-parole d’une forêt qui n’a pas de voix.

Sujet radio: Manuela Salvi

Adaptation web : Julie Liardet

 
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