Des milliers de soldats de l’OTAN participent ce mois-ci à un exercice d’artillerie à grande échelle, organisé pour la première fois dans l’Arctique finlandais, une opération considérée comme une démonstration de force contre la Russie voisine.
Les détonations des canons et des roquettes résonnent dans le paysage enneigé et vallonné de la Laponie. Jusqu’à 3 600 soldats des États-Unis, de Suède, du Royaume-Uni, de France et d’autres pays de l’OTAN participent à des exercices de tir réel tout au long du mois.
Cela fait partie du « Front dynamique 25 », le plus grand exercice d’artillerie de l’Alliance jamais organisé en Europe, avec des exercices de tir en Finlande ainsi qu’en Estonie, en Allemagne et en Pologne. Au total, 5 000 soldats membres de l’Alliance ont été mobilisés.
“Ces entraînements de l’Otan visent de plus en plus à montrer aux autres pays, notamment à la Russie, que l’Alliance est unie et capable de défendre ses membres”, souligne auprès de l’AFP Joel Linnainmaki, chercheur à l’Institut finlandais des affaires internationales.
Le pays nordique, qui partage une frontière de 1 340 kilomètres avec la Russie, a abandonné des décennies de non-alignement militaire et a rejoint l’OTAN après l’invasion de l’Ukraine par la Russie en février 2022.
Cette décision suscite la colère de Moscou, qui considère la présence accrue de l’Alliance près de ses frontières comme une provocation et une menace pour sa sécurité.
Le colonel Janne Makitalo dirige l’exercice en Finlande, qui accueille pour la première fois depuis son adhésion un exercice majeur de l’OTAN sur son sol.
L’objectif principal : travailler sur l’interopérabilité entre alliés, notamment au niveau de l’artillerie, tout en préparant les troupes aux rudes conditions de l’Arctique, précise-t-il.
“Bien sûr, cela envoie le message que nous sommes capables de nous entraîner ensemble, que nous développons nos moyens”, a-t-il déclaré aux journalistes.
Le colonel Janne Makitalo dirige l’exercice en Finlande, qui accueille pour la première fois depuis son adhésion un exercice majeur de l’OTAN sur son sol.
L’objectif principal : travailler sur l’interopérabilité entre alliés, notamment au niveau de l’artillerie, tout en
Pour le colonel, « l’artillerie est la pièce maîtresse du champ de bataille, comme nous l’a montré l’expérience des combats en Ukraine ».
Ne voit-il pas le risque de provoquer l’adversaire en déployant la puissance militaire de l’OTAN dans l’arrière-cour de la Russie ? Non, il s’en va. “Il ne s’agit pas d’une démonstration de force”, dit-il.
Quoi qu’il en soit, l’adhésion de la Finlande à l’OTAN a ajouté « 280 000 soldats » au flanc nord de l’Alliance.
– « Lieu unique » –
A Rovajarvi, les troupes ont pris position, prêtes à tirer, dans un paysage désolé recouvert d’une fine couche de neige et de glace.
À cette époque de l’année, au-dessus du cercle polaire arctique, le soleil se lève vers 9h30 et se couche moins de six heures plus tard, avant 15h00.
Ce champ de tir et zone d’entraînement de plus de 1 000 kilomètres carrés est le plus grand d’Europe, attirant les alliés souhaitant s’entraîner dans des conditions difficiles.
“C’est un lieu d’entraînement unique, car c’est l’un des rares endroits” où une véritable situation de guerre peut être simulée, souligne le lieutenant Antti-Matti Puisto, chef de la section de tir de la brigade carélienne finlandaise.
Avec des températures généralement descendant jusqu’à -20 degrés Celsius en hiver, les forces armées finlandaises sont connues pour être bien entraînées et équipées pour faire face au froid extrême.
Un principe clé, note le lieutenant, est de maintenir la chaleur, en portant plusieurs couches de vêtements et en gardant les camps au sec et à l’abri de l’humidité.
Le capitaine Romain, commandant de la Batterie des Ecrins du 93e régiment d’artillerie de montagne, abonde dans le même sens.
“L’objectif est de mettre en pratique nos compétences d’artilleurs et d’alpinistes, travaillant dans un environnement très froid”, a-t-il expliqué à l’AFP.
La brigade du conscrit et sergent Olli Myllymaki vient de terminer une série d’exercices de tir à l’aide de chars K9 dans une forêt enneigée.
« Nous sommes en train d’écrire l’histoire », estime-t-il.