La France envisage également de réduire drastiquement sa présence militaire au Tchad

La France envisage également de réduire drastiquement sa présence militaire au Tchad
La France envisage également de réduire drastiquement sa présence militaire au Tchad

Durant le mandat du président Sarkozy [2007-12], il s’agissait de réduire significativement la présence militaire en Afrique tout en révisant les accords de défense signés par Paris avec plusieurs pays africains. Seules les bases françaises du Gabon et de Djibouti devaient être conservées, bien qu’avec un format moins étendu. L’idée était alors d’aller vers une logique d’accompagnement et d’accompagnement des forces locales, avec la création de « centres opérationnels de coopération » [POC].

Sauf que les événements en ont décidé autrement. Alors que cette réforme était encore en cours, la progression des jihadistes au Mali, l’extension de la menace terroriste en Afrique de l’Ouest et la dégradation de la situation en Centrafrique ont contraint Paris à changer d’approche. Un temps menacé [Alain Juppé, alors ministre des Affaires étrangères, avait estimé qu’elle n’était plus nécessaire, ndlr], la base du « Sergent-chef Adji Kosseï » à N’Djamena est enfin renforcée. Ainsi que la présence militaire française en Côte d’Ivoire, aux dépens de celle au Gabon.

Avec la fin des opérations Sabre et Barkhane, alors que l’influence russe [mais aussi turque, voire chinoise] continue de gagner du terrain, le système militaire français au Sahel a depuis été profondément remanié puisqu’il ne s’appuie plus que sur le Tchad. Mais probablement plus pour très longtemps.

En effet, après les annonces faites par le président Macron en février 2023, il s’agit à nouveau de réduire la présence militaire française tout en accompagnant une logique de partenariat avec les forces armées locales. En janvier, le quotidien Le Monde évoquait un « scénario maximaliste » selon lequel une « centaine de postes, essentiellement consacrés aux fonctions supports » seraient « durablement conservés » en Côte d’Ivoire, au Sénégal et au Gabon. Il n’était pas question de toucher aux personnels affectés au Tchad et à Djibouti qui, de par sa position géographique, relèvent de la stratégie indo-pacifique.

« Nous avons des bases au Sénégal, au Tchad, en Côte d’Ivoire et au Gabon. Ils sont installés dans les capitales, et parfois même isolés dans des zones urbaines en expansion. Leur empreinte et leur visibilité sont devenues difficiles à gérer. Nous devrons probablement modifier notre plan de mise en œuvre pour réduire nos vulnérabilités [« moins posé, moins exposé »] », avait également expliqué le général Thierry Burkhard, le chef d’état-major des armées. [CEMA]lors d’une audition parlementaire fin janvier.

Cependant, compte tenu des défis sécuritaires en Afrique [terrorisme, trafics, compétition stratégique avec la Russie et la Chine, etc.] pouvant avoir des conséquences pour l’Europe, le général Burkhard a insisté sur la nécessité de « maintenir des relations avec les autorités militaires locales » et de « garantir un accès stratégique par voie maritime et aérienne ».

Et d’ajouter : « Nous devrons également être capables de recueillir des renseignements et d’exercer une influence dans le domaine de la guerre de l’information, particulièrement importante en Afrique. Enfin, nos systèmes doivent permettre de poursuivre les actions opérationnelles de partenariat.

Pour cela, poursuit le CEMA, il « faudra faire appel à des renforts venus de France sous forme de détachements de renseignement, de détachements d’entraînement opérationnel ». [DIO] et les capacités d’intervention.

Ceci étant dit, selon les informations de l’AFP, qui s’appuie sur trois sources [une militaire et deux proches de l’exécutif], cette réorganisation se traduira par une déflation significative des effectifs de forces prépositionnés en Afrique… Et le Tchad n’y parviendra finalement pas. Ainsi, ils ne garderont qu’une centaine de soldats au Gabon [contre 350 actuellement]en Côte d’Ivoire [contre 600] et au Sénégal [contre 350]. Quant à la base de N’Djamena, son format sera réduit de 1000 à seulement 300 hommes. En clair, les effectifs seront divisés par quatre.

Parallèlement, le ministère des Armées envisage de créer un « commandement dédié à l’Afrique ». Un général a déjà été désigné pour prendre les commandes.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV Pont aérien réactivé, accès au Médipôle… infos pratiques du lundi 24 juin
NEXT Couvrir 60 % des besoins africains en vaccins d’ici 2040