L’étude a été menée par le chercheur François Gemenne, de l’Observatoire Hugo (Université de Liège), DPAM, un fonds de gestion belge.
L’Autriche, l’Allemagne et la Suisse en tête
L’Autriche arrive en tête du classement, suivie par l’Allemagne et la Suisse. Ces résultats peuvent surprendre, car des pays souvent perçus comme des modèles en matière de transition écologique, comme l’Islande, la Norvège, le Danemark ou la Finlande, se retrouvent plutôt dans le « ventre mou » du classement. Ces nations se positionnent derrière des pays comme l’Espagne (5ème) et la France (9ème).
Sans surprise, le Canada et les États-Unis ferment la marche, avec des scores très faibles. Les États-Unis, en particulier, ont le score le plus bas de tous les pays étudiés, soit 4,5 fois inférieur à celui de l’Autriche.
La Belgique, quant à elle, arrive très bas dans le classement, occupant la 5ème place en partant du bas, avec une note de seulement 21,6 sur 100. Malgré ses ambitions affichées, la Belgique peine à concrétiser ses engagements en matière de lutte contre le changement climatique.
Une méthodologie innovante de l’Université de Liège
“Il nous a semblé important d’élaborer une partition pour objectiver la trajectoire par rapport aux promesses, car il y a un réel besoin de savoir où en sont exactement les différents pays dans ce domaine”explique François Gemenne, co-auteur du 6ème rapport du GIEC et chercheur à l’Université de Liège.
La méthode choisie pour l’étude est innovante. Plutôt que de permettre une compensation entre bonnes et mauvaises performances, comme cela se fait habituellement avec une méthode dite « linéaire », l’équipe a adopté une approche « géométrique ».
Cette méthode « pénalise les mauvais résultats »précise Aidan Geel, doctorant impliqué dans le projet. En d’autres termes, il est impossible d’obtenir un bon classement si un pays obtient de mauvais résultats dans l’un des domaines évalués.
Les critères utilisés pour évaluer les pays
Pour évaluer le respect des promesses climatiques, l’étude a pris en compte plusieurs critères clés :
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Réduction des émissions de gaz à effet de serre (9,3% de la note finale) : Mesure des progrès réalisés pour réduire les émissions, conformément aux objectifs de l’Accord de Paris.
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Transparence internationale (14% de la note finale): Engagement des pays à être responsables au niveau international, notamment sur la manière dont ils atteignent leurs objectifs climatiques.
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Adaptation (10,9% de la note finale): Mesure des initiatives prises pour renforcer la résilience aux effets du changement climatique.
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Moyens mis en œuvre (15,7% de la note finale): Quantification des ressources (financières, législatives, etc.) mobilisées pour atteindre les objectifs climatiques. “Le critère prend principalement en compte le soutien apporté aux pays en développement sous forme de flux financiers, de transferts de technologies ou de projets”, explique l’étude.
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Objectifs « Net zéro » (50 % de la note finale) : Ambition et exhaustivité des engagements pris par les pays pour atteindre zéro émission d’ici 2030.
Ces critères sont essentiels pour évaluer le respect des promesses de l’Accord de Paris, qui comprend des obligations d’adaptation, des moyens mis en œuvre et un suivi des actions.
L’Autriche s’est distinguée par ses performances sur presque tous les critères, la plaçant à la première place. De son côté, l’Allemagne, malgré une note moyenne en matière d’émissions, a pu compenser par ses efforts sur d’autres engagements.
À l’inverse, des pays comme le Danemark et l’Islande, bien classés en matière d’émissions, ont chuté dans le classement en raison de performances insuffisantes en matière de transparence ou de soutien aux pays en développement.
Des promesses loin d’être tenues
Malgré ce premier bilan comparatif, le constat général reste mitigé : les promesses des pays sont loin d’être tenues, y compris chez les meilleurs élèves.
Sur une échelle de 1 à 100, l’Autriche, arrivée en tête, ne dépasse même pas la moitié de la note maximale possible.
Ce classement intervient à un moment crucial, à l’approche de la COP29 qui se tiendra du 11 au 22 novembre à Bakou, où les pays devront mettre à jour leur plan climat d’ici février 2025.