Extrême droite, climat, Ukraine… les grands enjeux des élections européennes : Actualités

Quelque 370 millions d’électeurs sont appelés aux urnes du 6 au 9 juin dans les 27 pays de l’UE pour élire 720 députés au Parlement européen : voici les principaux enjeux de cette élection extraordinaire.

Jusqu’où ira l’extrême droite ?

Les sondages prédisent une montée en puissance de la droite radicale et nationaliste, après sa montée en puissance lors de plusieurs élections nationales. La chef du gouvernement italien Giorgia Meloni est elle-même tête de liste de son parti postfasciste Fratelli d’Italia.

Ces droits sont répartis en deux groupes au Parlement : ECR (« Conservateurs et Réformistes ») comprend Fratelli d’Italia, le parti polonais Droit et Justice (PiS), Vox (Espagne) et Reconquête (France), tandis que ID (« Identité et Démocratie ») rassemble le Rassemblement national français, la Ligue italienne et le PVV néerlandais de Geert Wilders – l’AfD allemande en a été récemment exclue.

La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, candidate à un second mandat et issue du Parti populaire européen (PPE, droite, premier parti au Parlement), a exclu de coopérer avec les partis ID, accusés d’être des alliés du président russe Vladimir. Poutine.

Mais elle se dit prête à travailler avec ECR et Giorgia Meloni – au grand désarroi des Socialistes et Démocrates (S&D) et Renew Europe (centristes et libéraux), principaux alliés du PPE dans la « grande coalition » où les compromis sont négociés. forgé et qui permet d’adopter la plupart des textes.

Reste à savoir quel groupe rejoindra le Fidesz du Premier ministre hongrois Viktor Orban, qui lorgne sur l’ECR.

Les partis de droite radicale pourraient, en nombre cumulé d’eurodéputés, dépasser le PPE, mais l’hypothèse récurrente d’une fusion ECR-ID reste compliquée en raison de leurs divergences importantes – notamment sur la Russie, l’Europe et l’économie.

Quels dirigeants incarneront l’UE ?

Les équilibres politiques issus des élections détermineront la répartition des « postes de haut niveau » : chefs des institutions européennes (Commission, Conseil, Parlement), haut représentant de la diplomatie…

Les dirigeants des Vingt-Sept veulent décider de cette répartition lors d’un sommet les 27 et 28 juin.

La plupart des grands groupes ont désigné leur candidat à la présidence de la Commission : le PPE étant attendu en tête, sa candidate Ursula von der Leyen est favorite pour sa reconduction.

Mais cela devra être confirmé par les chefs d’État et de gouvernement, puis par un vote des députés européens – peut-être dès juillet.

Contestée au sein du PPE et critiquée par la gauche et les libéraux pour avoir approché Giorgia Meloni, sa reconduction n’est cependant pas assurée. L’ancien chef du gouvernement italien Mario Draghi fait partie des alternatives évoquées.

Quel avenir pour le Green Deal ?

Fin des nouvelles voitures thermiques en 2035, déforestation importée, taxe carbone aux frontières… après des avancées majeures sur certains aspects déjà adoptés, le « Green Deal », gigantesque paquet de législation environnementale, polarise désormais les contestations.

Impact socio-économique, « fardeau » pour les entreprises et les ménages, colère agricole, appelle à une « pause » réglementaire : à l’unisson de l’extrême droite, le PPE exige de ne pas renforcer les mesures vertes restrictives, pour mieux dynamiser l’industrie et la compétitivité.

Un Parlement où l’extrême droite aurait plus d’influence serait susceptible de bloquer une législation climatique pour l’après 2030, voire de compliquer l’application de textes déjà adoptés, dont certains comportent des clauses de révision (fin des moteurs thermiques…). )

Signe d’un net recul des préoccupations environnementales, les Verts pourraient perdre 40% de leurs députés européens, selon les sondages.

Quel message pour l’Ukraine ?

L’invasion russe de l’Ukraine pousse les Européens à renforcer leur industrie de défense et leur sécurité, mais ils peinent à débloquer les fonds nécessaires.

Bruxelles a proposé une nouvelle stratégie dotée de 1,5 milliard d’euros pour aider les industriels du secteur à mieux travailler ensemble, qui reste à négocier.

A défaut d’accord pour un nouvel emprunt européen, sur le modèle du fonds de relance post-Covid, le dossier animera les discussions du nouveau Parlement consacrées au budget pluriannuel de l’UE.

Les députés – privés de compétence en matière de politique étrangère – n’influenceront guère les débats sur l’envoi éventuel de troupes en Ukraine, mais pourraient peser sur les futures négociations avec Kiev pour son adhésion à l’UE.

Derrière l’UE, les enjeux nationaux

Le scrutin est réparti en 27 élections distinctes, avec autant d’enjeux nationaux.

En France, l’attention se portera sur le score du parti présidentiel d’Emmanuel Macron, qui organise son « duel » avec le Rassemblement national et est suivi de près par la liste socialiste de Raphaël Glucksmann – de quoi aiguiser les spéculations sur une recomposition du paysage politique national.

En Allemagne, les partis de la coalition au pouvoir – Verts, Libéraux, Socialistes – pourraient souffrir d’une méfiance à l’égard du gouvernement.

En Slovaquie, l’attaque contre le Premier ministre pro-russe Robert Fico a bouleversé la campagne et pourrait renforcer le soutien à sa coalition populiste.

En Pologne, où le gouvernement pro-européen de Donald Tusk est arrivé au pouvoir fin 2023, la campagne est restée marquée par la colère des agriculteurs, soutenus par le parti d’opposition PiS.

 
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