En Bolivie, la crise politique entraîne la prise en otage de 200 militaires

En Bolivie, la crise politique entraîne la prise en otage de 200 militaires
En Bolivie, la crise politique entraîne la prise en otage de 200 militaires
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Des partisans d’Evo Morales bloquent une route à l’entrée de Parotani, une ville située à 40 kilomètres de Cochabamba, en Bolivie, le 31 octobre 2024. AIZAR RALDES / AFP

Plus d’un millier de partisans de l’ancien président bolivien Evo Morales (2006-2019) ont pris d’assaut vendredi 1est Novembre, trois casernes du régiment militaire Cacique Juan Maraza, situées dans son fief politique de Chapare, une province du département de Cochabamba, au centre du pays.

« La vie de mes instructeurs et de mes soldats est en danger »a déclaré un militaire sur place, entouré de personnes armées de bâtons, dans une vidéo diffusée par la presse locale. Plus de 200 soldats auraient été retenus en otages et des manifestants auraient également « armes de guerre et munitions saisies »selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères publié le X au lendemain de l’attentat.

Cette invasion intervient après l’arrestation de 66 personnes lors d’une opération conjointe de la police et des forces armées visant à libérer un pont à Parotani, un axe clé reliant Cochabamba à la capitale administrative, La Paz, qui était occupée par les partisans de M. Morales. Depuis le 14 octobre, des milliers de personnes ont bloqué une vingtaine de routes dans le pays suite à l’ouverture d’une enquête visant M. Morales pour « viol, trafic et traite des êtres humains » en raison d’une relation qu’il aurait entretenue avec une jeune fille de 15 ans alors qu’il était au pouvoir.

Les défenseurs de M. Morales assurent qu’il est victime de « persécution judiciaire » menée par le président Luis Arce, son ancien ministre de l’Économie au pouvoir depuis 2020, pour lui interdire de se présenter à l’élection présidentielle de 2025 pour le parti Mouvement pour le Socialisme, dont les deux hommes font partie et se disputent la direction. Il est interdit à l’ancien président de participer au vote par une décision de la Cour constitutionnelle datant de 2023.

“Le gouvernement nous a humiliés”

La colère des manifestants a été récemment exacerbée par les accusations d’Evo Morales, qui assure que le gouvernement a tenté de l’assassiner le 27 octobre. Selon l’ancien cultivateur de coca, « agents d’élite de l’État » aurait ouvert le feu sur la voiture dans laquelle il se rendait à une émission de radio à Cochabamba. Le lendemain, cependant, le ministre de l’Intérieur, Eduardo del Castillo, a déclaré que M. Morales avait « mis en scène » les événements, précisant que les tirs ont eu lieu alors qu’il tentait d’échapper à un contrôle de police dans le cadre de la lutte contre le trafic de drogue dans la région du Chapare.

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Monde

 
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