Après avoir rencontré la colère des habitants, le roi et la reine d’Espagne ainsi que le Premier ministre, Pedro Sánchez, ont écourté dimanche leur visite dans les zones touchées par les inondations dramatiques qui ont fait au moins 217 morts dans le sud-est du pays.
Arrivé en milieu de journée à Paiporta, une banlieue de Valence parmi les plus touchées par le drame du début de la semaine, le cortège royal a été accueilli par des habitants furieux qui ont attaqué M. Sánchez et le président de droite de la région, Carlos Mazón. . La police a eu du mal à contenir la foule.
Assassins ! Assassins !
a-t-elle crié à l’attention du Premier ministre et de M. Mazón, qui accompagnaient les souverains. Des habitants jetaient de la boue et divers objets sur le cortège, tandis que des insultes fusaient.
Dans une atmosphère extrêmement tendue, les souverains ont même reçu de la boue – qui ne leur était pas destinée – sur le visage et sur leurs vêtements, une situation sans précédent dans l’histoire de la monarchie espagnole.
Impassibles et dignes tout au long de cet épisode hors du commun, ils sont restés sur place environ une heure pour discuter avec les habitants et tenter de calmer leur colère avant de repartir.
De leur côté, MM. Sánchez et Mázon ont rapidement quitté les lieux, évacués par les services de protection très inquiets.
La visite des souverains, qui devait ensuite se poursuivre à Chiva, autre ville proche de Valence durement touchée par le drame, a été suspendue un peu plus tard, selon les médias espagnols.
Pedro Sánchez et surtout Carlos Mazón sont sous le feu des critiques depuis les inondations survenues dans la nuit de mardi à mercredi dans la région. Mazón démission!
» ont demandé les habitants, qui ont également chanté des chansons demandant où est Pedro Sánchez?
et lui lança toutes sortes d’insultes.
Le gouvernement régional de Valence est accusé d’avoir envoyé très tard mardi un message d’alerte téléphonique aux habitants, alors que les services météorologiques avaient placé la région en état d’alerte. alerte rouge
tôt le matin. Les habitants critiquent également le gouvernement central pour la lenteur des opérations de secours.
Un volontaire marche dans une rue boueuse à Paiporta, une ville de l’est de l’Espagne, le 3 novembre 2024, à la suite d’inondations dévastatrices.
Photo : Getty Images / AFP / JOSE JORDAN
Je comprends la colère sociale et je suis bien sûr là pour la recevoir. C’est mon obligation politique et morale
a réagi M. Mazón dans un message sur X, ajoutant que l’attitude du roi
au cours de cette visite avait été copie
. Pour sa part, M. Sánchez a reconnu leangoisse et souffrance
victimes, mais condamnées tout type de violence
.
Le bilan pourrait s’alourdir
Selon le dernier bilan, 217 personnes sont mortes dans les inondations, dont 213 dans la seule région de Valence, une en Andalousie et trois en Castille-la-Manche, où se trouve le corps sans vie d’une sexagénaire de Letur, portée disparue. mardi a été découvert dimanche matin.
À Letur, dans la province d’Albacete, le corps de cette femme emportée par les vagues déchaînées a été découvert à 12 kilomètres du lieu de sa disparition, a indiqué le délégué du gouvernement dans la région, Pedro Antonio Ruiz Santos.
Les autorités s’attendent à une augmentation du bilan. Il reste encore des rez-de-chaussée ou des garages, sous-sols et parkings inondés à nettoyer et il est prévisible que des corps seront retrouvés dans ces espaces.
a indiqué le ministre des Transports, Oscar Puente.
Les scènes de quasi-émeutes qui ont eu lieu à Paiporta s’expliquent par le fait que sur le terrain, la population reste aux prises avec une situation dramatique.
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Les pompiers déterrent l’épave d’une voiture au bord d’une rivière à Paiporta, dans la région de Valence, dans l’est de l’Espagne, le 3 novembre 2024.
Photo : Getty Images / AFP / JOSE JORDAN
De nombreuses infrastructures de transport et de télécommunications ont été détruites ou mises hors service, et dans de nombreuses localités, des tas de voitures et des débris boueux jonchent encore les chaussées.
On dirait la fin du monde
Helena Danna Daniella, propriétaire d’un bar-restaurant à Chiva, a déclaré à l’Agence France-Presse qu’elle était toujours sous le choc cinq jours après les intempéries.
Des gens piégés dans des vagues déchaînées nous demandions de l’aide et nous ne pouvions rien faire. […] Cela vous rend fou. Nous cherchons des réponses et nous ne les trouvons pas
.
Face à ce chaos, M. Sánchez a annoncé samedi l’envoi de 5.000 soldats supplémentaires dans la région, portant leur nombre à 7.500, soit le le plus grand déploiement de forces armées jamais réalisé en Espagne en temps de paix
selon ses termes.
Selon la police, 20 nouvelles arrestations ont eu lieu samedi soir pour des faits de vols et pillages, portant à une centaine le nombre total de personnes interpellées pour de tels délits depuis mercredi.
Par ailleurs, l’Agence Nationale Météorologique a décrété une nouvelle alerte rouge (risque extrême) sur la côte sud de Valence entre 18h00 et 23h00, avertissant d’éventuelles précipitations de 90 mm.