Un Québécois en Géorgie a voté en personne par anticipation pour s’assurer que son choix compte

Un Québécois résidant en Géorgie a déjà voté en personne cet automne pour s’assurer que son choix sera pris en compte dans cet État clé, ce qui pourrait déterminer l’issue des élections américaines.

«La Géorgie est en jeu», estime Jean-Pierre Jobin, qui vit à Atlanta depuis 28 ans. Ancien consultant en TI ayant quitté le Québec pour son travail, il œuvre aujourd’hui en fusions et acquisitions d’entreprises.

Après l’élection de 2020, l’homme de 78 ans a découvert que son vote, envoyé par courrier, n’avait pas été comptabilisé dans la victoire arrachée de peu par le démocrate Joe Biden.

Or, cet ex-Montréalais avait reçu et envoyé son bulletin de vote dûment complété en moins de 24 heures, soit bien avant la date limite. Mais il ne serait pas arrivé à temps, selon le site Internet électoral de son État, où il a vérifié six mois plus tard.

« Ils étouffent le vote », note-t-il, soulignant que la Poste avait réduit ses effectifs, provoquant des retards. “C’était une personne désignée par Donald Trump pour diriger la poste.”

Cette fois, avec son épouse Carolle, également québécoise, ils ont voté par anticipation, en personne.

État polarisé

La Géorgie, située au nord de la Floride, est une état swing, ou un État pivot qui peut être gagné par l’une ou l’autre des parties.

Le gouverneur de l’État est républicain, mais ses deux sénateurs sont démocrates. Et parmi les représentants au Congrès, il y a la controversée républicaine Marjorie Taylor Greene, farouchement pro-Trump.

Cette polarisation entre démocrates et républicains se ressent en Géorgie. «C’est pire maintenant que lorsque je suis arrivé ici», remarque le père de deux filles et grand-père de quatre petits-enfants, ajoutant que cela pollue le climat social.

Fondateur d’un groupe social, les Marmitons, il doit interdire tout débat politique pour éviter que les esprits ne s’échauffent.

M. Jobin votera pour Kamala Harris, confie-t-il. Mais c’est surtout un vote contre Donald Trump, déplorant son impact chaotique sur le pays.