Jill Stein a déjà prouvé son influence sur les résultats de l’élection présidentielle par le passé. En 2016, elle avait permis à Donald Trump de s’emparer des États du Michigan et du Wisconsin en remportant respectivement les 51 463 et 31 072 voix convoitées par Hillary Clinton, rappelle Arte. Il y a seize ans, un scénario sensiblement identique avait déjà permis à George W. Bush de remporter de peu l’élection présidentielle face au démocrate Al Gore, lorsque le candidat du Parti Vert Ralph Nader s’emparait ensuite du New Hampshire et de la Floride.
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Autre élément à prendre en compte, toujours dans le Michigan et le Wisconsin, Jill Stein se révèle très populaire auprès de l’électorat arabo-musulman, qui prend ses distances avec la position pro-israélienne défendue par Joe Biden durant son mandat. Selon une étude du Council on American-Islamic Relations (CAIR), la popularité de Stein devance celle de Harris dans les sondages portant sur ce groupe de population. Ainsi, 40 % des électeurs musulmans soutiendraient l’écologiste, 12 % Harris et 18 % Trump. “Kamala Harris ne peut pas remporter l’élection présidentielle parce qu’elle a perdu le soutien crucial des Américains musulmans et arabes dans les principaux États votants.», déclarait-elle au magazine Newsweek en septembre dernier. “Elle ne peut donc pas gagner. Il existe désormais un certain nombre de données suggérant que les démocrates ont perdu. A moins qu’ils ne renoncent à leur génocide.“
La lutte inlassable de Jill Stein contre le génocide trouve ses racines dans son enfance, qu’elle a passée au lendemain de l’Holocauste dans une communauté juive de Chicago, rapporte Newsweek. “Le génocide a été un événement très important pour une communauté qui essayait de comprendre s’il y avait une vie après le génocide. Comment retrouver la foi en l’humanité ? Pour ma communauté, il s’agissait d’affirmer qu’un génocide ne pouvait plus se reproduire et que les témoins étaient aussi responsables que les auteurs de ces crimes. C’est ce qu’on m’a appris, c’était ancré dans mes os : ne laissez pas cela arriver“, a-t-elle déclaré au magazine en parlant de son histoire personnelle.
Pour la porte-parole du Comité national démocrate, Adrienne Watson, Stein est «et ‘becquet’ (candidat politique qui bat de manière inattendue un concurrent qui était censé gagner, NDLR) pour Trump, qui travaille main dans la main avec des consultants républicains et l’ancien avocat personnel de Trump pour l’inscrire sur les bulletins de vote dans les États clés.“
Cornel West, le transfuge
Autre candidat à ne pas sous-estimer, l’indépendant Cornel West pourrait aussi chiper des voix à Kamala Harris. Le philosophe de 71 ans, qui a également enseigné à Yale, Harvard et Princeton, comme le rappelle RFI, est en course dans les trois États clés que sont le Michigan, le Wisconsin et la Caroline du Nord.
En juin dernier, il avait lancé sa campagne avec le Parti populaire, avant qu’une complication dans leurs relations ne le pousse à solliciter l’investiture du Parti vert, auquel il a également renoncé. En fin de compte, West prendra la décision de se présenter uniquement en tant que candidat indépendant.
Il faut dire que Cornel West est habitué à ce type d’imbroglios. Par le passé, sa carrière politique avait déjà connu un retournement de situation spectaculaire : alors qu’il soutenait le démocrate Barack Obama en 2008, il s’est ensuite transformé en l’un de ses principaux détracteurs. Pourtant, l’homme ne semble pas avoir beaucoup plus d’affection pour Joe Biden, qu’il a un jour qualifié Biden de « criminel de guerre », ni pour Donald Trump, qui a eu droit au surnom peu flatteur de « joueur de cornemuse fasciste ».
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Chase Oliver, le libertaire pro-avortement
A 39 ans, Chase Oliver se démarque des autres candidats « tiers » par le simple fait qu’il est le seul d’entre eux à se présenter dans les sept États clés. Représentant du Parti Libertaire, troisième parti politique aux Etats-Unis, ce directeur commercial adopte une position très ferme à l’égard des grands enjeux de la campagne. Ouvertement homosexuel, Oliver, qui défend une ligne pro-LGBT et pro-avortement, milite également pour l’abolition de la peine de mort. En misant sur sa position pro-armes et en appelant à la fin du soutien militaire à Israël et à l’Ukraine, le libertaire pourrait retirer quelques voix à Donald Trump, son parti.recueillant généralement 1 à 3 % des voix républicaines», analyse la BBC.
“J’ai presque 40 ans. Je vis la vie d’un Américain normal», a-t-il déclaré à BBC Americast. “Je comprends ce que c’est que d’aller à l’épicerie avec le même montant d’argent mais de voir de moins en moins de choses remplir votre panier. Ce sont des choses dont Donald Trump et Joe Biden sont tellement éloignés qu’ils ne peuvent plus transmettre ces valeurs.“
Randall Terry, le radical « pro-vie »
Randall Terry, 65 ans et membre du Constitution Party, se présente dans 13 États, dont les trois États clés, comme Cornel West, le Wisconsin, le Michigan et la Caroline du Nord. Ce candidat « pro-vie », qui se distingue de Donald Trump par l’extrême radicalité de sa position anti-avortement, pourrait donc s’appuyer sur ce terrain pour tenter d’arracher les voix des électeurs mécontents du républicain.
Robert F. Kennedy, soutien à Donald Trump
Cinquième et dernier « petit » candidat, l’ancien avocat Robert F. Kennedy a d’abord envisagé de se présenter sous la bannière démocrate, avant de décider de se présenter comme indépendant. Le neveu de 70 ans de l’ancien président John Fitzgerald Kennedy a annoncé en août dernier qu’il suspendait sa campagne de soutien à Donald Trump. Cette mesure n’a toutefois été prise que trop tard pour les Etats du Wisconsin et du Michigan, où elle figure toujours sur les bulletins de vote, comme l’indique RFI.
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