« Une affiche ne vote pas ! » : les efforts des deux camps pour arracher la victoire

Les avions de Donald Trump et Kamala Harris étaient stationnés samedi sur le même tarmac. Les deux rivaux faisaient campagne dans la région de Charlotte, en Caroline du Nord. Une coïncidence qui illustre l’importance de cet Etat en fin de course.

La Caroline du Nord est le seul État crucial remporté par Donald Trump en 2020. Une victoire obtenue avec à peine plus de 1 % des voix. Cette année, le républicain ne peut pas se permettre de perdre la victoire.

Les démocrates sentent une opportunité dans cet État doté d’une économie dynamique et d’une population croissante. Mais il n’est pas question de compter uniquement sur le soutien des électeurs des grandes villes, comme Charlotte ou Raleigh.

Les troupes de Kamala Harris misent massivement sur les régions rurales et les petites villes, secteurs de l’État habituellement gagnés par les républicains. Des secteurs où il faut parfois convaincre les électeurs, un à la fois.

Linda Bennett fait partie de ces femmes qui consacrent beaucoup de leur temps au camp démocrate ces jours-ci. Elle travaille dans le comté de Johnston, un coin traditionnellement rouge au sud-est de la capitale, Raleigh.

Contrer l’apathie

Ici, les démocrates ne visent pas à gagner le comté.

Ce que vous devez faire, c’est contribuer au total des votes au niveau de l’État, explique le militant. C’est ce total qui déterminera qui obtiendra les voix des électeurs de Caroline du Nord.

Cela signifie repérer les démocrates dans un océan républicain, motiver les Afro-Américains dans des secteurs plus isolés, qui pourraient ne pas s’intéresser à la politique. Washington et le gouvernement fédéral.

Les démocrates ont perdu de peu les élections dans cet État en 2020.

Photo : Radio-Canada / Yanik Dumont Baron

Linda Bennett s’arrête dans un parc Smithfieldune ville autrefois connue sous le nom de Pays du Klan ou sur le territoire du Klu Klux Klan. Certains groupes afro-américains proposent des hot-dogs dans le parc d’un quartier défavorisé.

C’est leur version d’une tradition qui remonte aux luttes pour les droits civiques des années 1960 : se rassembler, marcher ensemble vers les urnes. Un vote collectif, une marche pour s’encourager.

Peu d’électeurs se sont présentés samedi, dernier jour du vote par anticipation, ce qui a un peu exaspéré le conseiller municipal Marlon Lee.

Je n’arrête pas de leur dire que s’ils ne votent pas, ils ne peuvent pas se plaindre.

Une citation de Marlon Lee, conseiller municipal

Le conseiller démocrate le reconnaît : l’apathie constitue tout un obstacle dans ce coin du pays. Pour cette région, Linda Bennett tente de contourner le problème en ne parlant quasiment pas de Kamala Harris et du potentiel historique de son élection.

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L’apathie est un obstacle majeur dans la région.

Photo : Radio-Canada / Yanik Dumont Baron

Aux personnes âgées, elle parle davantage d’aide sociale ou d’assistance médicale. Pour les mères célibataires, des programmes de santé qui pourraient disparaître.

Le reste [des promesses] c’est beaucoup moins concret. Vous ne le verrez probablement pas dans votre vie quotidienne.

Trouvez ceux qui votent peu

Cette année, les républicains ont également mis en œuvre des stratégies différentes de leurs tactiques traditionnelles. Le parti s’appuie toujours sur ses bénévoles, mais il s’appuie également sur des groupes extérieurs, dont celui financé par l’ultra-riche Elon Musk.

Dans le comté de Johnston, par exemple, le Parti républicain investit peu de ressources dans la signalisation routière. L’argent est utilisé à d’autres fins.

Une affiche est une bonne chose pour ceux qui veulent montrer leur soutien. Mais une affiche ne vote pas !déclare Marshall Conrad, chef du parti dans le secteur.

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Les affiches ne sont pas une priorité dans la stratégie du camp républicain de Caroline du Nord.

Photo : Radio-Canada / Yanik Dumont Baron

Son intérêt s’adresse principalement aux Américains qui ont des affinités avec Donald Trump, mais qui ne votent pas régulièrement. Ils n’ont peut-être voté qu’une ou deux fois depuis 2004.

Il est difficile de savoir si ces gens voteront.

Vous devez les contacter de toutes les manières possibles. En personne, au téléphone, par courrier, sur Internet ou sur Facebook. Il faut continuellement leur rappeler d’aller voter.

Une citation de Marshall Conrad, président des républicains du comté de Johnston

Marshall Conrad est moins préoccupé par les partisans les plus fervents de Donald Trump. Il estime qu’ils voteront seuls, s’ils ne l’ont pas déjà fait. Car cette année, les Républicains encouragent aussi le vote anticipé… ce qu’ils ne faisaient pas auparavant.

Cette fois-ci, de nombreux Républicains ont voté par anticipation. Cela libère des ressources précieuses, explique Marshall Conrad. Cela nous permet de nous concentrer sur ceux qui ont vraiment besoin de mon aide pour voter.

>>Canards farcis de Donald Trump et casquette Trump.>>

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La Caroline du Nord est le seul État crucial remporté par Donald Trump en 2020.

Photo : Radio-Canada / Yanik Dumont Baron

L’autre élément majeur de la tactique républicaine est de garantir intégrité électorale. En d’autres termes, qu’il n’y ait pas de tricherie lors du scrutin.

Une partie de l’électorat républicain s’accroche encore à l’idée (qui s’est avérée fausse) qu’une fraude massive en 2020 a permis l’élection de Joe. Biden.

Cette année, des milliers de républicains suivront le déroulement du vote à travers le pays, en accordant une attention particulière aux États comme la Pennsylvanie, le Michigan, l’Arizona et la Géorgie, qui ont fait l’objet de beaucoup d’attention. Soyez attentif aux dernières élections, sans qu’aucune fraude significative n’ait été établie. Une véritable armée d’avocats est prête à intervenir rapidement. Au cas où.

En Caroline du Nord, Marshall Conrad ne s’inquiète pas du processus électoral, mais il y supervisera néanmoins le processus républicain. Lors du vote par anticipation, il je n’ai rien vu d’intentionnel, mais des erreurs humaine, signalée et rapidement corrigée par les responsables électoraux.

Des tensions préfigurant la suite ?

La démocrate Linda Bennett veut également s’assurer que tout se passe bien dans les bureaux de vote. Qu’il n’y a aucune irrégularité à signaler. Cet après-midi, elle visite quelques bureaux de vote par anticipation répartis dans le vaste comté.

Sur son chemin, elle tombe sur de nombreuses affiches Trump/Vance sur les terrains. Mais très peu Harris/Valse.

Il y en avait beaucoup plus en 2020fait-elle remarquer.

>>De nombreuses affiches électorales dans une vitrine.>>

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Les panneaux « Harris/Walz » ne sont pas très visibles sur le territoire de l’État.

Photo : Radio-Canada / Yanik Dumont Baron

Le bénévole s’arrête sur le parking d’un petit centre commercial de Clayton, une ville de 25 000 habitants. Une vingtaine d’électeurs font la queue pour voter.

Pour prendre sa place, il faut d’abord se frayer un chemin entre les nombreux militants venus proposer guides de l’électeurun dépliant qui répertorie tous les candidats d’un parti ayant de nombreux postes vacants.

Ici, les militants républicains sont plus nombreux que les démocrates. Un groupe qui se dit apolitique distribue des beignets et des pizzas aux électeurs. Nous voulons créer une atmosphère plus convivialedit l’un des volontaires. Tout est tellement tendu à propos de cette élection.

Lors de notre visite, tout s’est bien passé, mais il y avait une certaine appréhension dans l’air. Militants démocrates et républicains ne se parlent pas. L’ambiance est plutôt tendue et glaciale.

>>Derrière une voiture, une affiche indiquant « Stop au projet 2025, Votez bleu ».>>

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Des tensions se font sentir entre les camps démocrate et républicain.

Photo : Radio-Canada / Yanik Dumont Baron

En fin de journée, Linda Bennett retourne dans la petite salle occupée par le Parti démocrate lors de l’élection. Plusieurs retraités y sont occupés et motivés. Ils échangent également des nouvelles d’autres bureaux de vote. Tensions et affrontements avec les Républicains.

Linda Bennett veillera au bon déroulement du vote mardi. Après une longue journée dans un bureau de vote, elle se couchera sans attendre les résultats.

Je serai brûlé. je verrai le lendemaindit-elle, presque certaine que les résultats se feront attendre de toute façon.

 
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