“L’éducation positive a été mal utilisée par les gourous” – rts.ch

“L’éducation positive a été mal utilisée par les gourous” – rts.ch
“L’éducation positive a été mal utilisée par les gourous” – rts.ch

La psychologue pour enfants et adolescents Caroline Goldman estime que le manque de limites nuit aux enfants et à leurs parents. Elle dénonce aussi trop de « camaraderie entre les générations », qui provoquerait anxiété et insécurité chez les enfants.

Invitée de l’émission Tribu de la RTS, Caroline Goldmann ne mâche pas ses mots : “L’éducation positive a été mal utilisée par des spécialistes autoproclamés […] des gourous qui utilisaient des pratiques sectaires et essayaient de semer le chaos dans les familles pour leur vendre des méthodes éducatives et des livres parentaux.

Selon la psychologue pour enfants et adolescents, les enfants ont besoin de limites. « Fixer des limites à l’enfant, c’est lui apprendre une attitude sociale appropriée et qui ne nuit pas aux autres. […] C’est un peu un manuel d’instructions sur ce qu’est la vie en société. Cela ne peut que le rendre adorable. Et pour un enfant, ce n’est pas rien d’être amical sur la scène sociale.»

Des parents « menottés »

L’auteur de nombreux ouvrages sur la question, dont le « Guide des parents d’aujourd’hui » publié en 2024 chez Flammarion, est fan de temps mortou l’exclusion temporaire de l’enfant, à titre de sanction, à partir de l’âge de 12 mois. « Dès l’âge d’un an, quand l’enfant vous regarde, vous interpelle […] et fait ce que vous lui avez dit de ne pas faire, vous sentez que l’amour ne suffira pas.

Le psychologue estime qu’envoyer son enfant dans sa chambre est une méthode efficace. « Après trois punitions pour le même objet, nous n’avons plus de problèmes avec des enfants qui jettent de la nourriture par terre. Je ne vais pas vous dire qu’à partir du moment où vous le mettez dans sa chambre les deux premières fois, il est content. Non, il est triste, il est en colère, mais il est aussi triste qu’on lui mette une pipette d’antibiotiques dans la bouche et qu’on l’emmène chez le pédiatre, et pourtant c’est pour rien. sa propriété.

Selon Caroline Goldman, les parents d’aujourd’hui sont « menottés dans l’exercice de leur autorité », car on leur fait croire qu’en fixant des limites, ils vont « briser des parties du cerveau de l’enfant, l’écraser, l’éteindre ».

La camaraderie entre générations dénoncée

La psychologue regrette aussi un manque de hiérarchie entre parents et enfants, une « camaraderie entre générations » qui a pour effet, selon elle, d’angoisser les enfants. « Cela aboutit à des enfants extrêmement précaires. Ils ont peur de tout, car personne n’est plus haut et plus fort qu’eux, donc personne ne les protège. […] Cela enlève leur légèreté et leur insouciance et cela entrave également leur liberté.

Selon elle, cette horizontalité des relations s’accentue dans les familles monoparentales..

Former plutôt qu’éduquer ?

Certains professionnels de la petite enfance reprochent à Caroline Goldmann une vision « démodée », qui voudrait former plutôt que éduquer les enfants. La psychologue rétorque que ses détracteurs sont souvent des « idéologues complètement fous » qui n’ont pour la plupart « jamais soigné un enfant de leur vie ».

“Ces gens me critiquent parce que je casse leur business […] J’ai mis un gros coup à leur activité marketing, donc ils ne m’aiment pas du tout », conclut-elle.

Julien Magnollay/La Tribu

 
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