Ni avancées ni portes claquées : à deux jours de la fin de la COP16 sur la biodiversité en Colombie, seuls le temps orageux de Cali et les échos des tensions nord-sud sur le financement préservent le sommet de l’engourdissement.
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31 octobre 2024 – 04h15
(Keystone-ATS) Les négociations ont débuté le 21 octobre et devraient se terminer vendredi. Leur objectif est d’assurer la mise en œuvre d’une feuille de route adoptée par l’ONU il y a deux ans pour mettre fin à la destruction du vivant par l’humanité d’ici 2030.
L’accord Kunming-Montréal fixe 23 objectifs pour répondre à la crise de la nature, menacée par la déforestation, la surexploitation, le changement climatique et la pollution : placer 30 % des terres et des mers en aires protégées, réduire de moitié les risques liés aux pesticides et à l’introduction d’espèces envahissantes, mobiliser 200 milliards de dollars par an pour la nature, etc.
Mais à six ans de l’objectif, seuls 39 des 196 pays (hors États-Unis) de la Convention sur la diversité biologique (CDB) ont établi un plan national pour mettre en œuvre l’accord et 117 ont soumis des engagements sur tout ou partie des objectifs, selon le décompte officiel de mercredi.
« La survie en jeu »
A Cali, c’est la manière dont les pays riches verseront 20 milliards de dollars par an d’aide au pays en développement d’ici 2025 pour mettre en œuvre l’accord qui domine les débats.
« Évidemment, la finance est essentielle, mais la finance ne suffit pas », a rappelé mercredi le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, venu à Cali pour animer les débats, avec cinq chefs d’État et une centaine de ministres.
Il faut surtout remédier au fait de « négliger en permanence » la biodiversité « par rapport à nos efforts liés au changement climatique », a-t-il ajouté.
« Le temps presse. La survie de la biodiversité de notre planète et notre propre survie sont en jeu », a déclaré le chef de l’ONU, exhortant les pays à « accélérer » les progrès.
Aucune décision majeure n’a été adoptée et la présidence colombienne, chargée d’élaborer des compromis, a annulé mardi sa conférence de presse pour faire le point.
Le principal point de friction est de savoir s’il faut ou non créer un nouveau fonds multilatéral pour recevoir l’aide des pays riches. Les pays en développement estiment que les fonds actuels sont trop difficiles d’accès et inéquitables.