L’immobilité écologique en tête de l’indice ESG 2023

L’immobilité écologique en tête de l’indice ESG 2023
L’immobilité écologique en tête de l’indice ESG 2023

Les critères environnementaux, sociaux et de gouvernance aident à évaluer les initiatives nationales en matière de développement durable et à promouvoir les progrès vers un avenir résilient et durable.

Chaque année, l’indice ESG mesure les risques liés à l’environnement, aux droits de l’homme, à la santé et à la sécurité humaines dans le monde. Servant de référence, l’indice ESG aide à évaluer les initiatives des pays en matière de développement durable et à promouvoir les progrès vers un avenir résilient et durable.

Dans un revirement historique, l’Islande s’assure la première place de l’indice ESG, dépassant la Finlande, l’ancien leader. Suivi de près par la Suède à la 3ème place, la Norvège à la 4èmee, et l’Australie, qui affiche une progression impressionnante de la 9ème à la 5ème place. Cette réalisation consolide la position de l’Australie, aux côtés des pays nordiques, en tant que leader mondial en matière de performance ESG.

La position de la Suisse dans l’indice ESG reste stable, passant de 7e à 6e lieu dans 183 pays. Même si la Suisse dispose de cadres bien établis en matière de droits de l’homme (classée 6e) et de santé et sécurité humaines (classée 15ee), le principal défi du pays réside indéniablement dans la protection de l’environnement. Malheureusement, la Suisse n’a montré aucune amélioration à cet égard par rapport à l’année précédente, allant jusqu’à subir une baisse de deux positions pour atteindre la 32e place.e mondial.

Cette distinction est amplifiée par les avancées des États voisins, et notamment l’adoption récente, le 24 avril 2024, de la nouvelle directive sur le devoir de diligence en matière de développement durable des entreprises (« CSDDD ») par le Parlement européen. Cette étape majeure met en évidence le risque d’impacts secondaires importants sur les entreprises suisses, soulignant la nécessité urgente d’adopter et de mettre en œuvre des pratiques commerciales plus durables. Cela est particulièrement crucial pour lutter contre les émissions de gaz à effet de serre et atténuer les risques associés au changement climatique.

À l’échelle mondiale, le dernier indice ESG pour 2023 (ESGI) dresse un tableau inquiétant de la préservation de l’environnement, d’autant plus que deux acteurs mondiaux importants, le Brésil et la Russie, voient leurs scores chuter. Le Brésil, surnommé le « poumon de la Terre », et la Russie, célèbre pour ses vastes forêts boréales essentielles à l’équilibre climatique, connaissent tous deux un déclin inquiétant, classés respectivement 153e.e et 123e cette année, dans le sous-indice environnement.

Le rôle du Brésil dans les émissions de gaz à effet de serre persiste dans le dernier rapport, atteignant un total significatif de 467 kilotonnes de CO2 émises sur un an, ce qui en fait le 14ee le plus grand émetteur au monde. Le Brésil a également un impact accru sur la biodiversité de son pays, notamment en ce qui concerne les forêts et les oiseaux menacés.

De son côté, la Russie se classe 4èmee rang mondial des émetteurs de CO2, après la Chine (1er émetteur), les États-Unis (2e) et l’Inde (3ee). Son impact environnemental s’étend également à la biodiversité, le pays se classant au 2ème rang pour son implication dans la pêche illégale, non déclarée et non réglementée, juste après la Chine.

Du point de vue des droits de l’homme, les pays qui surveillent de près leur déclin marqué sont principalement situés en Asie (Bangladesh 158eRussie 139eÉmirats arabes unis 92e) et en Afrique (Guinée équatoriale 170eAlgérie 160eAngola 155e).

Le Bangladesh, la Russie et l’Algérie sont confrontés à des tensions intergroupes prononcées et à des élites fragmentées. Le Bangladesh est également confronté à de graves contraintes en matière de liberté d’expression, un défi partagé avec les Émirats arabes unis.

En revanche, la Guinée équatoriale et l’Angola, les deux autres pays africains mentionnés, sont confrontés à des problèmes urgents de pauvreté et de disparités dans les services essentiels tels que l’éducation, l’assainissement et d’autres services sociaux.

Au niveau régional, l’Europe conserve une avance significative sur les autres régions du monde, avec un score de 28,15, loin devant l’Amérique du Sud (38,58), l’Amérique du Nord (40,05), l’Océanie (41,63), l’Asie (46,22) et l’Afrique ( 55.61). L’Europe présente des écarts minimes entre ses pays, en particulier au sein des 27 États membres de l’Union européenne. Au sein de l’UE, la Finlande, la Suède, le Portugal et le Danemark se démarquent comme leaders dans l’indice ESG, tandis que la Roumanie, la Bulgarie et la Hongrie sont à la traîne, avec seulement 18,6 points d’écart entre la Finlande, classée première, et la Hongrie.

Le classement de l’indice ESG culmine avec la Somalie (183e), identifié de manière persistante comme le pays présentant le plus grand risque ESG pour la troisième année consécutive. Avant la Somalie, le Yémen, plongé dans l’une des crises humanitaires les plus graves au monde, a connu un fort déclin, perdant sept places, suivi du Tchad (181e), Haïti (180e) et la République centrafricaine (179e).

Les résultats ESGI 2023, incluant la visualisation interactive des données et la documentation technique, sont disponibles sur un site Internet dédié, ici.

 
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