La candidate démocrate aux élections américaines Kamala Harris fête dimanche ses 60 ans dans une campagne marquée par la question de l’âge. C’est notamment le cas de son rival Donald Trump, âgé de 78 ans et dont les récentes performances posent question.
CLÉ DE VOÛTE
Des propos décousus de l’ancien président républicain à son refus de divulguer son dossier médical, Kamala Harris multiplie depuis deux semaines les attaques contre sa santé et son acuité mentale.
“J’espère qu’il va bien”, a-t-elle déclaré sur les réseaux sociaux plus tôt cette semaine après que M. Trump ait transformé une réunion publique en une soirée dansante bizarre et passé près de 40 minutes sur scène au son de la musique. Ces débordements visant Donald Trump sonnent comme un écho aux mois de campagne durant lesquels les républicains prenaient un malin plaisir à pointer du doigt chaque gaffe, maladresse ou trou de mémoire de Joe Biden, 81 ans, alors candidat à sa réélection.
Les élections américaines de 2024
L’Amérique élira un nouveau président le 5 novembre. Mais ce n’est pas seulement le président qui sera élu, il y aura aussi 35 sièges au Sénat, l’ensemble de la Chambre des représentants ainsi que onze gouverneurs. blue News accompagne la phase chaude du duel pour la Maison Blanche non seulement avec une vue de la Suisse, mais aussi avec des reportages en direct des Etats-Unis.
Patrick Semansky/AP/dpa
L’arrivée du vice-président dans la course à la Maison Blanche pour le remplacer a donné un coup d’accélérateur à la campagne démocrate. Et a du coup braqué les projecteurs sur l’âge de Donald Trump, à peine plus jeune que Joe Biden. S’il gagne en novembre, le candidat républicain sera le président le plus âgé de l’histoire américaine à prêter serment.
La volonté de Kamala Harris de se positionner d’emblée comme l’incarnation d’une nouvelle génération a bouleversé Donald Trump, le poussant à ironiser et minimiser leur différence d’âge de près de vingt ans. «Je ne savais pas qu’elle avait 60 ans. Je pensais qu’elle était un peu plus jeune », a déclaré le républicain à Fox News en août.
« Excellente santé »
En fin de campagne et alors que les deux candidats sont au coude-à-coude dans les sondages, l’âge revient sur le devant de la scène. Le 12 octobre, Kamala Harris a publié son rapport médical, qui la décrit comme étant en « excellente santé » et apte à assumer la présidence. Seuls problèmes de santé mineurs signalés : allergies saisonnières et urticaire.
Depuis, elle n’a cessé de souligner le refus de M. Trump d’en faire autant. Et son équipe présente les récits parfois très confus du Républicain lors des meetings de campagne comme des illustrations d’un possible déclin cognitif. « Qu’est-ce que Donald Trump essaie de cacher ? a déclaré Mme Harris sur X mercredi, consciente qu’il s’agit d’un enjeu pour une partie de l’électorat.
Selon un sondage du Pew Research Center, le pourcentage de personnes qualifiant Donald Trump de « vif d’esprit » est passé de 58 % en juillet à 52 % en septembre. Par ailleurs, si 49 % des électeurs estiment que l’âge de M. Trump pourrait nuire à sa candidature, seuls 46 % d’entre eux estiment que l’âge de Mme Harris pourrait favoriser la sienne.
« Sexisme »
Pour Nancy Hirschmann, de l’Université de Pennsylvanie, c’est le signe des préjugés qui persistent dans la société américaine, où le poids des électeurs plus âgés est important. Mme Harris bénéficie d’un solide soutien parmi les jeunes électeurs, mais à l’inverse, les électeurs plus âgés se tournent vers Donald Trump.
“Son âge a un effet, dans la mesure où le sexisme aux États-Unis touche souvent davantage les femmes âgées que les jeunes”, explique-t-elle à l’AFP. “Il y a une couche supplémentaire de sexisme envers les femmes de plus de 50 ans”, ajoute le professeur.
Le colistier de Donald Trump, JD Vance, s’est particulièrement démarqué à cet égard en comparant Mme Harris à une « dame aux chats », un cliché sur les femmes choisissant de vivre sans partenaire ni enfant.
Obama dit que Harris est prêt à devenir président
Barack Obama fait campagne pour Kamala Harris dans une Pennsylvanie très courtisée, affirmant aux électeurs que le vice-président américain est « aussi bien préparé pour le poste que n’importe quel candidat à la présidentielle ne l’a jamais été ».
11.10.2024
ATS
