Renvoyer des migrants au Rwanda : un trafic bureaucratique – Libération

Renvoyer des migrants au Rwanda : un trafic bureaucratique – Libération
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Le philosophe Ayyam Sureau revient sur l’adoption lundi 22 avril d’une loi britannique permettant l’expulsion vers Kigali des demandeurs d’asile entrés illégalement. Pour elle, le scandale réside dans l’évacuation lourdement rémunérée de personnes jugées indésirables vers un pays fragile.

Si la Grande-Bretagne parvient à envoyer les 300 premiers migrants au Rwanda en juillet, comme le permet la loi votée par son Parlement, cette opération symbolique lui aura coûté 540 millions de livres sterling. Le montant semble déraisonnable. Aux yeux des instigateurs de cette initiative, ce n’est sans doute pas un prix élevé à payer pour rattraper un écart de 20 points avec le parti travailliste avant les élections de l’automne prochain ; tenir la promesse « d’arrêter les bateaux » ; apporter la preuve d’une politique anti-immigration musclée à la frange la plus exigeante de la droite.

Le coût de cette mesure n’est pas seulement financier, il est aussi juridique, et aussi moral dans la mesure où la loi affecte toujours la moralité des peuples dont le gouvernement est démocratique. Pour faire voter sa loi, le gouvernement n’a pas hésité à considérer comme nulle et non avenue la Constitution non écrite de Grande-Bretagne, rappelée en vain par un arrêt de la Cour suprême. Il n’avait plus de considération pour la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH), qui lui rappelait aussi tout aussi vainement les exigences d’un texte dont le royaume est signataire.

Débarrassez-vous des personnes indésirables

La fraction morale de

 
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