Le député Matteo Segers (Ecolo) plaide depuis longtemps pour l’interdiction des punitions collectives. “Il est clair que socialement, le monde n’en veut plus. C’est une vision conservatrice, une école d’hier qu’on ne défend plus », se défend-il. “Les punitions collectives restent une manière inappropriée de répondre au chahut.
Punition VS sanction
En revanche, la sanction collective est bel et bien interdite dans le texte sur l’exclusion définitive. La sanction disciplinaire est au minimum inscrite au dossier de l’étudiant et peut conduire à une exclusion définitive. Ainsi des actes de violence contre un enseignant ou un autre élève peuvent donner lieu à une sanction disciplinaire. « Si un groupe de 5 étudiants est impliqué dans des violences physiques, chacun d’eux fera l’objet d’une procédure disciplinaire individuelle. S’ils sont reconnus individuellement coupables d’avoir porté le coup, ils pourront être sanctionnés », a donné en exemple Caroline Désir.
Du côté d’Ecolo, nous considérons qu’il s’agit d’une grande avancée idéologique. « Nous sommes sur un chemin. Le débat est là. Il faut que le monde scolaire puisse s’en emparer. Il faut voir comment le prochain gouvernement ira plus loin en concertation avec le monde scolaire », précise-t-il. “La punition doit être adaptée à la faute sinon l’enfant ne comprend pas. C’est désormais le cas des sanctions. L’idéologie est là pour punir pour que les écoles, si elles veulent, adaptent leur ROI”
Reste à savoir ce qui est considéré comme une sanction ou une punition. “La limite est très fragile. À un moment donné, il faudra arbitrer”admet Matteo Segers.
« La sanction est un arrêt du système. Elle est intelligente et est un appel à réfléchir pour que les choses s’améliorent. D’un autre côté, la punition révèle ce qui ne va pas. C’est idiot. Les punitions collectives sont contre-éducatives et créent du ressentiment parmi ceux qui n’ont pas commis l’infraction. »distingue le psychologue scolaire Bruno Humbeeck.
Il n’existe actuellement aucun accord politique sur l’interdiction des punitions collectives. Par ailleurs, la députée libérale Jacqueline Galant s’est opposée à l’interdiction des sanctions collectives. .