Un groupe armé ethnique birman a exécuté mercredi trois de ses membres condamnés à mort lors d’un procès public, dans une ville proche de la frontière chinoise reprise à la junte en janvier, a rapporté un média affilié aux insurgés.
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Dix « militaires » ont été jugés, notamment pour meurtre, extorsion et enlèvement, à Laukkai (nord-est), selon The Kokang, associé à l’Armée de l’Alliance démocratique nationale du Myanmar (MNDAA).
Une vidéo publiée sur la page Facebook du média en langue chinoise montre les prévenus, menottés et vêtus du même uniforme bleu, exposés mercredi sur une scène devant une foule de plusieurs centaines de personnes. Ils portent une pancarte autour du cou avec leur nom et leur crime, tandis que des hommes en uniforme militaire lisent le verdict.
Trois hommes ont été condamnés à mort pour meurtre et vente d’armes et de munitions volées au MNDAA, selon The Kokang. Les autres ont été condamnés à des peines de prison.
Le procès est « une mesure importante pour apprendre à la population à ne pas commettre de crimes contre la loi », ont écrit les médias.
L’AFP a tenté de contacter une Source proche du MNDAA pour avoir une réaction.
Les régions frontalières de la Birmanie abritent plusieurs groupes ethniques minoritaires, qui combattent l’armée depuis des décennies pour plus d’autonomie et le contrôle des ressources locales lucratives (bois, jade ou opium).
Le MNDAA regroupe des combattants d’origine chinoise et possède des territoires dans l’État Shan, proche de la province chinoise du Yunnan.
En janvier, après des semaines d’affrontements, le groupe a repris possession de la ville de Laukkai, dont il avait été chassé en 2009 par les troupes alors dirigées par l’actuel chef de la junte, Min Aung Hlaing.
Laukkai est réputée pour ses trafics en tout genre – drogue, prostitution, arnaques en ligne – au point d’inquiéter la Chine voisine, en raison du nombre de victimes chinoises.
Pékin, fournisseur d’armes de la junte, a appelé à plusieurs reprises les autorités birmanes à mettre fin à ces industries opaques.
L’offensive du MNDAA, qui promettait la fermeture de sites illégaux, aurait eu l’approbation tacite de la Chine, selon les analystes.
