Selon le décret présidentiel, Idriss Youssouf Boy est appelé « à d’autres fonctions » qui ne sont pas précisées. Il est considéré comme l’homme de confiance et le véritable bras droit du président. Mais les adversaires et les critiques ne manquent pas à Ndjamena.
Sa mise à l’écart alimente donc les spéculations. Alors simple remaniement ou sanction pour celui qui était bien plus qu’un directeur de cabinet ?
Cousin, ami, envoyé personnel de Mahamat Idriss Déby, il était en charge des réseaux et des dossiers sensibles. Il y a un an, la publication spécialisée Africa Intelligence le décrivait comme « au cœur de circuits complexes et lucratifs de financement d’équipements militaires » liés notamment aux Émirats arabes unis, dont il serait très proche.
Sa loyauté envers le chef de l’État est telle que ses adversaires le surnomment « Makambo », en référence au garde du corps de Moussa, Dadis Camara, tué lors de la tentative d’assassinat du putschiste guinéen en décembre 2009.
Idriss Youssouf Boy a été secrétaire particulier de Déby fils d’avril 2021 à juin 2022. Il a ensuite été licencié car accusé de malversations au sein de la société d’hydrocarbures (SHT). Dans son livre Du Bédouin au président, Mahamat Idriss Déby affirme l’avoir contraint à rembourser 13 milliards de francs CFA, soit près de 20 millions d’euros, et menacé de sanction en cas de récidive. Il l’a rappelé à ses côtés en janvier 2023.
Son remplaçant a une image bien plus soignée : docteur en ingénierie, tout juste quadragénaire, Idriss Saleh Bachar a dirigé des agences publiques avant de rejoindre les gouvernements successifs à partir de 2019.
