Israël – Iran : « l’enfer est ouvert et à vendre »

Israël – Iran : « l’enfer est ouvert et à vendre »
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« La monnaie des hommes de guerre, c’est la chair et le sang », David Gilmour.

© Clé de voûte

Mais les enchères ne réussissent pas: le franc suisse et le pétrole ont restitué les gains fébriles réalisés lors des grèves nocturnes de vendredi. Ils diminuent au cours des cinq dernières séances. L’or au comptant a du mal à consolider sa percée au-delà du front des 2 400 $.

Tant qu’il n’y a pas d’effusion de sang, et surtout tant que 3,4 millions de barils iraniens arrivent chaque jour sur les marchés internationaux, les investisseurs ne paniquent pas. Il fut un temps où l’Iran et Israël cofinançaient le pipeline Eilat-Ashkelon.

Mais nous ne sommes pas à l’abri d’un « échec momentané de la raison » pour reprendre le titre du célèbre album de Pink Floyd.

à l’envers

Pour l’instant, la hausse de la prime de risque (parfois trompeuse) sur les marchés a plus à voir avec la contre-attaque contre l’inflation qu’avec les affrontements au Moyen-Orient. Le prix des contrats d’assurance contre le risque de défaut « à haut rendement » (Credit Default Swaps) aux Etats-Unis a augmenté de près de 20 % depuis fin mars, avec le rebond des taux d’intérêt et des chiffres de l’inflation. Mais la prime du S&P 500 sur les taux à 10 ans (20 points de base) reste imperceptible.

Le rebond des matières premières, le rebond des taux nominaux, l’expansion des indicateurs d’activité manufacturière en Chine et aux Etats-Unis créent un environnement instable pour les corrélations entre classes d’actifs.

« Le seul but de l’économie est de donner de la valeur à l’astrologie », ironise John Kenneth Galbraith. En 2022, les marchés ont été déchirés par la crainte d’une récession économique, qui ne s’est jamais produite, et d’une inflation hors de contrôle. En 2024, c’est le contraire. La croissance américaine est finalement plus forte que prévu : elle alimente une inflation qui surprend en hausse.

Les Bourses résistent au rebond des taux et des indicateurs de prix tant que les perspectives de croissance des bénéfices bénéficient de la reprise de la croissance et que les atermoiements des membres de la FED ne vont pas plus loin qu’un simple déplacement du calendrier de baisse des taux. Attention au retour de la volatilité si les faucons brandissent le chiffon d’une hausse.

L’Europe sort de l’hyperinflation énergétique

Globalement, le marché européen offre une rémunération du risque contrairement à celle des actions américaines : 4,7%. Mais les différences de valorisation sont frappantes. Le rebond des matières premières (industrielles, métaux précieux et matières premières agricoles), le rebond des taux nominaux, l’expansion des indicateurs d’activité manufacturière en Chine et aux États-Unis créent un environnement instable pour les corrélations entre classes d’actifs. Théoriquement, cela devrait favoriser les actions de valeur domestiques européennes. Cependant, ils ont eu du mal à réduire l’écart avec les valeurs de croissance depuis le début de l’année et n’ont clairement pas profité de leur amour historique pour les taux plus élevés.

Pourtant, le vieux continent est sorti de sa phase d’hyperinflation énergétique. Les prix de l’électricité ont reculé. Le revenu réel des ménages augmente à nouveau. Le chômage est comprimé à environ 6,5% dans la zone euro. Les volumes de crédit bancaire redémarrent. La dette des entreprises est maîtrisée en Espagne (37,5% du PIB contre 85% en 2012 !). Les indicateurs PMI sont déprimés mais se stabilisent. Et l’austérité budgétaire du club du Nord ne règne plus en maître sur l’Europe du Nord, apportant un soutien supplémentaire à une croissance qui pourrait approcher son potentiel (un peu moins de 1,5%) en 2025… Au terme d’une année 2024 sous des auspices incertains.

Car en attendant ce retour à une meilleure fortune, l’euro est revenu à son plus bas niveau depuis novembre dernier. En fonction de la probabilité décroissante de baisse des taux de la FED, bien sûr, mais aussi des inquiétudes sur la croissance en Allemagne et sur les comptes de la République française. C’est l’année de tous les dangers pour Emmanuel Macron qui fait face à un besoin vital de croissance économique. La République est entrée dans le Traité de Maastricht en dessous de 60% de dette publique, elle accueillera les Jeux Olympiques avec le double (111%). C’est autour de ce niveau que la note de l’Italie a été dégradée en 2011. Alors que les propositions de consolidation budgétaire ne sont pas convaincantes. Une disqualification financière de la France arriverait à un mauvais moment. Et rouvrirait les enchères de la peur sur l’euro, privant encore davantage Madame Lagarde de marge de manœuvre.

 
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