“Ils pensaient que c’était de la cocaïne !” – .

“Ils pensaient que c’était de la cocaïne !” – .
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En déballant le contenu du sac, les policiers sont tombés sur des médicaments et… un bonbon Ricola. “C’était un vieux bonbon d’avant mon voyage, blanchi par le temps. Un policier me demande alors si je consomme du cannabis, je réponds non. Il prétend le contraire. Je persiste en indiquant qu’ils peuvent faire une prise de sang pour vérifier ma bonne foi. Je commence à paniquer en sentant qu’ils étaient méfiants. Ils repartent ensuite avec un médicament qui traînait dans mon sac, et le fameux bonbon, pour les faire analyser. Ils reviennent au bout de 20 minutes. Cette fois, ils étaient sept autour de moi. Ils parlent en arabe pendant de longues minutes et j’entends le mot ‘cocaïne.“Ils m’ont alors fait signe de les suivre pour une fouille approfondie et j’ai laissé mon compagnon», poursuit Loïc.

S’ensuit une fouille à nu qui ne révèle rien mais Loïc est loin de se douter que son calvaire ne fait que commencer. “Ils m’ont encore dit de les suivre pour faire une prise de sang ou d’urine au commissariat de l’aéroport et que si elle était négative, je pourrais partir. J’ai attendu deux longues heures. Pendant ce temps, j’étais en contact avec mon partenaire. Ils sont ensuite venus me chercher avec un autre voyageur qui avait été contrôlé en même temps que moi. Nous parcourons les couloirs cachés de l’aéroport avec des personnes armées, et nous nous retrouvons dans une pièce. Un agent de sécurité confisque mon téléphone et ferme la porte. On se retrouve alors, avec une troisième personne qui était là depuis trois jours, dans une cellule éclairée 24h/24, avec huit chaises fixées au sol, aucune moquette, un matelas, des toilettes. Ils venaient de me laisser notre bagage à main. poursuit Loïc, ignorant qu’il allait passer encore de nombreuses heures dans cette cellule.

Trente heures sans dormir, ni boire, ni manger

« Tout était fait pour nous intimider, c’était de la torture. Dès que nous nous endormions, ils venaient taper sur nos pieds pour nous réveiller. Nous n’avons rien reçu à manger ni à boire. Un de mes codétenus possédait un téléphone que je pouvais utiliser dans les toilettes, la seule pièce non filmée de la cellule. J’aurais pensé que j’étais dans un film. J’envoie un email à ma compagne pour lui expliquer la situation et lui demande de contacter l’ambassade de Belgique pour m’aider. Mais le réseau était verrouillé et mon message n’a jamais été envoyé. Je suis resté dans cette cellule de 13 heures à 22 heures. Ils sont ensuite venus me chercher pour une simulation d’audition. On ne m’a proposé ni avocat, ni interprète, même si je ne parle pas bien anglais. Ils pensaient que des traces de cocaïne avaient été trouvées sur ce bonbon et se demandaient pourquoi il se trouvait dans ma poche. Donc c’est faux ! Je n’ai jamais pu voir les résultats de ce soi-disant test et je n’ai pas fait de prise de sang. Je pense que c’était une technique de manipulation pour me faire craquer mais je n’avais rien à cacher. poursuit Loïc. “J’ai indiqué que mon prochain vol était dans quatre heures. Ils me rassurent qu’ils feront le nécessaire pour que je ne rate rien.

La porte qui mène à la cellule de l’aéroport. ©DR

Mais Loïc a finalement raté son vol. “Vers 5 heures du matin, le type qui me prêtait son téléphone a été emmené je ne sais où par la police. Un autre arriva dans la cellule commune. Il avait son téléphone. Je ne lui ai presque pas laissé le choix et j’ai pris son téléphone pour contacter mon partenaire via Messenger. Vers 10 heures du matin, elle m’a dit que je pouvais repartir deux heures plus tard mais c’était encore des mensonges de la part des douaniers. Le codétenu est parti à 13 heures. Ce n’est que vendredi vers 22 heures que j’ai finalement été libéré. Par la suite, j’ai appris via le ministère des Affaires étrangères qu’ils n’avaient aucune charge contre moi mais que je devais quand même payer une caution de 600 euros pour pouvoir partir. Je peux envoyer un email pour être remboursé mais je sais que je ne reverrai plus jamais cet argent. Les autorités belges ont eu l’impression que les douaniers bluffaient pour tenter de me faire abandonner au cas où j’aurais quelque chose à me reprocher.»

Désormais, Loïc tente de se remettre de cette histoire complètement folle. “Je ne me laisse pas facilement intimider, mais cette histoire restera longtemps dans ma tête, comme un traumatisme. Le fait de se retrouver livré à soi-même sans savoir ce qui va se passer… Je me voyais déjà en prison sans droit à la défense. J’ai imaginé le pire», ajoute-t-il, tout en pointant le manque de professionnalisme de l’ambassade de Belgique à Abu Dhabi. “Ils n’ont pas fait leur travail. Ils sont cependant obligés d’envoyer une liste d’avocats, ce qui n’a jamais été fait. La dame avec qui mon compagnon était en contact m’a indiqué ‘qu’elle était avec son enfant et qu’elle ne pouvait pas répondre maintenant. Pendant ce temps, je languissais dans ma cellule. Ma compagne est également sortie choquée de cette épreuve, se retrouvant seule dans cet aéroport pendant plus de trente heures sans savoir quelle serait l’issue de cette situation.

 
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