Berlin introduit des contrôles aux frontières terrestres avec ses voisins occidentaux – .

Berlin introduit des contrôles aux frontières terrestres avec ses voisins occidentaux – .
Berlin
      introduit
      des
      contrôles
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Avec ces mesures, qui s'ajoutent aux contrôles déjà établis en octobre 2023 avec ses voisins de l'Est, la Pologne, la République tchèque et l'Autriche, ainsi qu'avec la Suisse, l'Allemagne, pays membre de l'Union européenne et de l'espace Schengen, impose des contrôles sur toutes ses frontières terrestres, qui s'étendent sur environ 3 900 km.

Annoncée par la ministre de l'Intérieur Nancy Faeser, cette mesure, prise grâce à la nouvelle réforme du Code Schengen adoptée en 2024, vise à contenir la recrudescence de la migration illégale en Allemagne, à lutter contre la criminalité transnationale organisée et à protéger le pays contre la menace terroriste.

Cependant, malgré les motivations affichées par Mme Faeser de renforcer la sécurité nationale d'un pays « épuisé » par l'accueil des réfugiés, cette mesure restrictive a suscité des critiques, tant en interne que de la part des pays voisins.

Selon la presse locale et européenne, le régime frontalier imposé par le gouvernement fédéral allemand met à l'épreuve l'esprit fondateur de l'Union européenne (UE) et soulève des questions sur l'avenir de cet espace en principe sans frontières.

Cette décision, que le Code Schengen n'autorise qu'« en cas de menace pour la sécurité de l'Etat » ou « en réponse à des situations exceptionnelles », est perçue comme une atteinte à l'un des principes fondamentaux de l'UE : la libre circulation des biens et des personnes.

Notifiée lundi dernier à la Commission européenne conformément au code de l'UE, cette mesure vise à répondre, selon Mme Faeser, aux récents incidents de violence et de criminalité au couteau commis par des réfugiés, qui ont « gravement affecté le sentiment de sécurité et de paix intérieure ».

Les moyens dont dispose l'Allemagne pour accueillir et prendre en charge les réfugiés atteignent « les limites du supportable ». « La surcharge (…) Aucun État au monde ne peut accueillir indéfiniment des réfugiés », a déclaré M. Faeser.

Bien que les arguments justifiant cette décision semblent légitimes, les réactions des pays voisins ont été immédiates après l'annonce.

Le Premier ministre polonais Donald Tusk a qualifié ces mesures d'« inacceptables », appelant à un engagement accru en matière de surveillance et de sécurisation des frontières extérieures de l'UE, notamment avec la Biélorussie, l'Ukraine et l'enclave russe de Kaliningrad.

Dans ce contexte, il a annoncé des consultations avec d’autres États concernés pour discuter d’une action commune sur ce sujet.

Le ministre autrichien de l'Intérieur, Gerhard Karner, a pour sa part déclaré que son pays ne reprendrait pas les migrants refoulés par les autorités allemandes à la frontière. Il s'est toutefois dit « optimiste » quant au fait que l'Allemagne s'attaque enfin à ce qu'il considère comme un problème majeur de l'immigration illégale en Europe.

En réponse à ces critiques, le chancelier allemand Olaf Scholz a défendu le renforcement des contrôles aux frontières en expliquant que d'autres pays de l'UE ne respectaient pas leurs obligations dans le cadre de la politique migratoire commune, notamment le système de Dublin.

Première puissance économique du continent, l'Allemagne, située au carrefour de l'Europe de l'Ouest et de l'Est, se trouve désormais au cœur du débat sur l'avenir de la cohésion européenne.

Alors que la pression migratoire et les inquiétudes sécuritaires s’accentuent, plusieurs observateurs allemands craignent un « effet domino » et la fin de « l’âge d’or » de l’espace Schengen. Ce régime restrictif pourrait inciter d’autres pays à adopter des mesures similaires, fragmentant encore davantage l’Europe et remettant en question l’utilité de son Union.

La décision de l'Allemagne d'imposer des contrôles aux frontières, dans un contexte de montée des partis d'extrême droite, pourrait également encourager les eurosceptiques à remettre en question l'intégration européenne ou être perçue comme une validation des arguments anti-européens, selon l'étude.

Même si l'impact pratique des contrôles reste à évaluer, depuis le 16 octobre 2023, la police fédérale a signalé environ 52.000 entrées illégales et 30.000 expulsions aux frontières avec la Pologne, la République tchèque, l'Autriche et la Suisse, selon Mme Faeser, qui salue l'efficacité de ces mesures.

À la frontière terrestre avec l'Autriche, des contrôles sont actuellement prévus jusqu'au 11 novembre 2024, tandis qu'aux frontières avec la Suisse, la République tchèque et la Pologne, ils resteront en vigueur jusqu'au 15 décembre 2024.

L'Allemagne n'est pas le seul pays européen à exercer des contrôles aux frontières intérieures de l'UE. Sept autres États Schengen, particulièrement touchés par le fléau migratoire, appliquent également des contrôles à leurs frontières. Il s'agit de l'Autriche, du Danemark, de la France, de l'Italie, de la Norvège, de la Slovénie et de la Suède.

 
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