Kassym-Jomart Tokayev estime qu'il faut analyser d'autres initiatives de paix lancées par différents pays, notamment les plans proposés par la Chine et le Brésil. Il faut ensuite mettre en œuvre un cessez-le-feu efficace et ce n'est qu'après cela que les questions territoriales pourront être discutées.Les dirigeants des États vont et viennent, mais les peuples, en particulier les peuples voisins, doivent vivre en paix et dans la compréhension mutuelle.” explique-t-il.
Le Kazakhstan se trouve dans une situation particulièrement complexe, étant donné qu’il partage une large frontière terrestre avec la Russie. L’équilibre entre les deux pays est donc essentiel à sa survie.La coopération entre nos pays se développe dans le cadre d’un partenariat et d’une alliance stratégiques.« Une escalade ou une montée des tensions entre les deux États n’est donc pas souhaitable selon le président kazakh. Néanmoins, il confirme qu’il ne rejoint pas la Russie dans ses visées expansionnistes. »Au Kazakhstan, on éprouve une réelle sympathie pour le peuple ukrainien et sa culture unique. Il n’y a jamais eu de désaccord entre nos États. L’ambassade de notre pays continue de fonctionner à Kiev.“, précise Tokayev. En effet, en novembre 2022, un sondage révélait que seulement 13 % de la population kazakhe soutenait la Russie, contre 87 % en 2019.
Le Kremlin peaufine sa doctrine nucléaire
Depuis son arrivée au pouvoir en mars 2019, Tokaïev s’efforce d’entretenir de bonnes relations avec la Russie, qui menace régulièrement son voisin. En 2013, Poutine avait affirmé que le Kazakhstan, ancienne république soviétique, n’avait jamais été un véritable État. Deux députés russes avaient également déclaré en 2020 que le Kazakhstan n’était qu’un « prêt » de la Russie.
Tout en jouant les équilibristes dans ses relations bilatérales, le président Tokaïev a encore clarifié sa position sur l'invasion de l'Ukraine. Il a par exemple refusé de reconnaître les républiques populaires de Lougansk et de Donetsk revendiquées par Moscou. Le Kazakhstan est également devenu un refuge pour les Russes qui refusent de se battre et a envoyé de l'aide humanitaire à l'Ukraine.
Guerre en Ukraine : le Kazakhstan dénonce les tentatives de recrutement de ses citoyens dans l'armée russe
