Le portrait
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La philosophe raconte la béatitude enfantine de ses étés nus et tente de concilier naturisme désexualisé et nudisme plus hétérogène.
1) Elle a 5-6 ans et nous sommes dans son domaine adoré, le camping naturiste de Bélézy (Vaucluse). Pour séduire le paon des champs, elle crie et étire son cou, l'imitant à sa manière afin de l'inciter à déployer sa parure d'ocelles aux mille yeux béants. 2) Elle a 20 ans et nous sommes sur l'île du Levant. Pour approcher le poisson-paon, elle nage dans des eaux plus troubles, cherchant un vis-à-vis salé. A chaque fois, Margaux Cassan, 25 ans, confronte sa nudité à cette animalité qu'elle imagine partager et à ce non-regard qu'elle espère, qui lui épargnerait cette « honte d’avoir honte » que Derrida décrit dévêtue devant son chat. La philosophe et théologienne évoque ses vacances dans un village naturiste et analyse l'évolution de sa pratique, allant du naturisme familial au nudisme un peu fou. Tout cela mérite bien un portrait de dernière page, parfois surnommé « la queue du paon », où des personnalités diverses font étalage de leurs talents.
Le jardin d'Eden. Le paradis d'enfance de Margaux Cassan se niche au pied du Ventoux. Jusqu'à l'adolescence, elle y passe ses étés. Elle y revient jeune adulte, quand ses seins ont enfin la même apparence et ont atteint une rondeur qui lui plaît et quand les trois poils pubiens du début, plus foncés que ses cheveux, deviennent enfin une toison. Elle y vit sous le soleil, tournesol jubilant et campeur décampant. Elle s'enivre d'odeur de basilic, fuit le ballet des abeilles et apprend à découvrir les corps du futur, qu'ils soient conformes ou déformés, peu importe.
