Michel Barnier convoque ses futurs ministres, une fumée blanche en vue pour le gouvernement ?

Michel Barnier convoque ses futurs ministres, une fumée blanche en vue pour le gouvernement ?
Michel Barnier convoque ses futurs ministres, une fumée blanche en vue pour le gouvernement ?

L’étape suivante consiste à passer par la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP), qui doit vérifier qu’aucun futur ministre n’est en difficulté avec le fisc ou n’a de conflit d’intérêts, selon l’entourage du Premier ministre.

Jeudi, une liste de 38 ministres, dont 16 ministres de plein exercice, avait déjà été transmise au président de la République. Mais certaines personnalités très à droite (comme Bruno Retailleau au ministère de l’Intérieur ou, au ministère de la Famille, la sénatrice LR Laurence Garnier) avaient suscité des inquiétudes au sein du camp présidentiel, notamment au MoDem.

Après quelques hésitations, le parti centriste a finalement accepté de participer. «Par sens du devoir», a expliqué Marc Fesneau dans un message aux députés MoDem que l’AFP a pu consulter. «Personne ne comprendrait si nous n’avions pas un gouvernement qui fonctionne, plus de deux mois et demi après les législatives», a-t-il écrit.

« Nous n’avons pas eu à ce stade les réponses attendues sur l’avenir du projet de loi sur la fin de vie et encore moins sur la représentation proportionnelle et la nécessité de repenser nos institutions », constate-t-il toutefois.

Le groupe MoDem reste réservé. « Nous ne nous sentons pas liés au Parlement et nous déciderons de notre position texte par texte », note Perrine Goulet, députée de la Nièvre.

Les noms qui circulent

Des noms circulent dans toutes les directions ces derniers jours.

A l’Education, le plus important ministère, l’élue macroniste du Nord, Violette Spillebout, aurait été écartée. La députée Renaissance des Français de l’étranger, Anne Genetet, plus connue à l’Assemblée pour ses travaux sur la défense et la diplomatie, a été pressentie pour ce poste, désigné par le chef de l’Etat en 2023 comme un « domaine réservé ».

Face à l’hésitation de certains au sein du camp présidentiel à rejoindre la future équipe Barnier, Emmanuel Macron, au nom de “l’intérêt collectif”, avait exhorté vendredi ses alliés à “aider” le Premier ministre à former son gouvernement.

Certaines voix au sein même de Renaissance ne semblent toujours pas convaincues. « On n’est pas là pour faire Fillon II. Quand on vient de la gauche, on n’a pas sa place dans un gouvernement comme celui-là », regrette dans Le Parisien l’ancien ministre de l’Agriculture Stéphane Travert, un ancien socialiste passé par le parti de Macron.

« Aucune ambiguïté » n’a été levée sur la politique qui sera menée par Michel Barnier, déplore un autre membre de l’ancienne majorité. « Aucune. Sur l’immigration, les impôts, la bioéthique… »

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La gauche déplore une « illégitimité »

La gauche, arrivée en tête des législatives et espérant voir sa candidate Lucie Castets nommée à Matignon, s’indigne de l’arrivée de certaines personnalités très à droite.

Plusieurs milliers de militants et sympathisants de gauche ont manifesté samedi après-midi à Paris contre le tandem Macron-Barnier, à l’appel d’associations étudiantes, écologistes et féministes.

« Nous n’avons pas voté pour le gouvernement Manif pour tous », a attaqué la cheffe de file des députés insoumis Mathilde Panot, en référence à la présence potentielle dans l’équipe Barnier de dirigeants de droite qui s’étaient opposés au mariage homosexuel, comme Bruno Retailleau ou Catherine Vautrin.

La cheffe de file des sénateurs LR « a utilisé des mots d’extrême droite en parlant de ‘français sur le papier’ et de ‘régression ethnique’ dans les quartiers populaires », a-t-elle insisté.

Depuis Marseille, où il manifestait, Jean-Luc Mélenchon a décrit le futur gouvernement comme une « union de perdants, avec des personnages qui sont plus ou moins là pour la décoration, le faux-semblant, et d’autres qui seront les vrais patrons, comme M. Retailleau, président du groupe majoritaire au Sénat ».

 
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