après le 7 octobre, l’establishment sécuritaire commence son autocritique

après le 7 octobre, l’establishment sécuritaire commence son autocritique
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Est-ce le premier d’une longue série de dominos à tomber ? Beaucoup en Israël l’espèrent ardemment, deux cents jours après les attentats meurtriers perpétrés par le Hamas le 7 octobre 2023. Le directeur du renseignement militaire (Aman), le général Aharon Haliva, a annoncé lundi 22 avril qu’il quittait son poste, après trente-deux ans. huit années de service dans l’armée, en reconnaissance de son ” responsabilité “ dans l’assaut sanglant. Il était devenu le visage d’un système de sécurité incapable d’anticiper la menace du mouvement armé palestinien et d’empêcher un carnage.

Dans une lettre adressée au général Herzi Halevi, chef d’état-major de l’armée, Aharon Haliva assume la responsabilité de ses échecs lors de ce qui est devenu le jour le plus meurtrier de l’histoire d’Israël. « Le 7 octobre 2023, (…) le service de renseignement placé sous mon commandement n’a pas rempli la mission qui lui était confiée »écrit le responsable, qui était en vacances à Eilat le jour de l’agression survenue en pleine fête de Sim’hat Torah. « Depuis, je porte ce jour sombre avec moi. Jour après jour, nuit après nuit. Je porterai cette terrible douleur pour toujours. »ajoute-t-il, dans ce texte publié le premier jour de Pâque, la Pâque juive assombrie par l’absence d’otages détenus à Gaza depuis plus de six mois (lire les références en bas de l’article).

L’appel à une commission d’enquête

Le général de 56 ans, qui quittera l’armée une fois son successeur désigné, a laissé entendre au lendemain des attentats qu’il assumerait ses responsabilités à la fin de la guerre. “Son annonce, six mois plus tard, s’explique par le fait que la phase intensive, sous forme de grandes manœuvres communes, est presque terminée”, note David Khalfa, co-directeur de l’Observatoire Afrique du Nord et Moyen-Orient à la Fondation Jean-Jaurès. «Et le fait que cela ait été accepté par le chef d’état-major en pleine guerre montre que l’armée estime qu’il est temps de revenir en arrière et de faire une introspection. »

Aharon Haliva, qui devient ainsi le premier membre de l’establishment sécuritaire à assumer la responsabilité de cette débâcle, réclame également la création d’une commission d’enquête de l’État. Un appel qui fait écho à la commission Agranat sur les carences de l’armée lors de la guerre du Kippour en 1973, ou plus récemment à celle de Winograd en 2006 après le conflit avec le Liban.

«Le fait que l’une des personnalités les plus respectées du pays réclame une enquête n’est pas anodin. Sa déclaration donne le coup d’envoi d’une grande autocritique collective qui aura lieu pour examiner la responsabilité des militaires et des politiques dans les prochains mois., ajoute le spécialiste du Moyen-Orient. Une demande à laquelle devraient rapidement se joindre les familles des otages et les manifestants anti-Benyamin Netanyahu.

Un nouveau souffle pour les manifestations anti-Netanyahu

Cette annonce accroît de facto la pression sur d’autres hauts responsables et sur le Premier ministre qui, contrairement à Herzi Halevi et Ronen Bar, le chef du renseignement intérieur du Shin Bet, n’a jamais reconnu son rôle dans l’échec du 7 octobre. Le chef de l’opposition, Yaïr Lapid, l’a immédiatement exhorté à suivre les traces d’Aharon Haliva. “L’autorité implique de lourdes responsabilités”il a écrit sur le réseau social

« Cette démission est le geste inaugural d’une nouvelle crise qui sera longue. Cela déclenchera un processus interne qui conduira tôt ou tard à la démission du général Herzi.Halevi, responsables du commandement sud, brigadiers… Mais la pression va s’accentuer sur le personnel politique et redonner un nouveau souffle aux manifestations anti-Netanyahu, ajoute David Khalfa. La droite pro-Netanyahu fera tout pour échapper à une enquête, en diabolisant l’état-major pour se disculper. Mais le soutien de la population à l’armée reste très fort, contrairement à celui dont bénéficie le Premier ministre. Je ne vois pas comment cela va tenir sur le long terme. »

1 170 morts et 129 autres otages dans la bande de Gaza

Le 7 octobre 2023, l’incursion sanglante du Hamas a provoqué la mort de 1 170 personnesprincipalement des civils, selon un décompte de l’Agence France-Presse basé sur des chiffres officiels israéliens.

Les commandos du mouvement islamiste palestinien également kidnappé 250 personnesdont une centaine ont été libérés lors de la trêve fin novembre.

Parmi les otages encore captifs, 34 seraient mortsselon Israël.

Lundi 22 avril, premier jour de Pâque, Les Juifs israéliens ont laissé une chaise vide pendant leur repas de fête, symbole d’espoir d’un retour les 129 otages toujours détenus dans l’enclave palestinienne.

 
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