échec du référendum sur la révocation des maires albanais

échec du référendum sur la révocation des maires albanais
Descriptive text here

Dans un bureau de vote de la ville de Zvecan, le 21 avril 2024.

AFP

Un référendum sur la destitution des maires albanais dans quatre villes à majorité serbe du nord du Kosovo a échoué dimanche, en raison d’un boycott de la majorité serbe, dénoncé par Pristina comme une « pression de Belgrade ».

Le président du Kosovo, Vjosa Osmani, a dénoncé un boycott dû principalement à la « pression de Belgrade ». « Une fois de plus, la Serbie s’est immiscée illégalement dans le processus électoral d’un autre pays », a-t-elle fustigé dans un communiqué.

Symptôme des fortes tensions entre communautés de ce territoire balkanique, l’élection des maires albanais, avec à peine 3% de participation il y a un an, a déclenché des violences dans cette région à majorité serbe soutenue par Belgrade.

Mais seuls 253 des quelque 45 000 électeurs ont voté lors du référendum de dimanche, a indiqué dans la soirée la Commission électorale centrale (CEC). Le vote a donc échoué faute d’une participation suffisante, a déclaré le président de la CEC, Kreshnik Radoniqi. Pour que l’élection soit valide, le taux de participation aurait dû être supérieur à 50 % des votants.

Les tensions dans le nord troublé du Kosovo couvent depuis des mois, à la suite des élections locales remportées par les maires de souche albanaise grâce au boycott serbe. Les maires qui ont fait l’objet du référendum ont été élus en avril 2023, lors d’élections municipales boycottées par les Serbes du Kosovo – qui sont ensuite descendus dans la rue pour empêcher les nouveaux conseillers d’exercer leurs fonctions. Une trentaine de militaires de l’Otan ont été blessés lors de ces manifestations, certains grièvement.

Cet hiver, le plus grand parti serbe du Kosovo, Srpska lista, a réussi à rassembler suffisamment de signatures dans les municipalités de Zvecan, Mitrovica Nord, Leposavic et Zubin Potok, toutes situées dans le nord du Kosovo, pour appeler à un référendum sur son éviction.

Appel au boycott

Mais d’une victoire assurée il y a quelques semaines, la situation s’est transformée en un imbroglio politique et logistique : les responsables serbes ont appelé les citoyens à boycotter le vote, à peine deux semaines avant la date prévue. “Notre position est de ne pas participer au référendum convoqué par (le Premier ministre du Kosovo) Albin Kurti, car il a tout fait pour que le vote échoue”, a expliqué le leader de la Srpska lista, Zlatan Elek.

« Il s’agit d’une tentative de la Liste serbe de prendre en otage la communauté serbe, mais elle échouera et le processus ne s’arrêtera pas », a dénoncé l’un des dirigeants de la CEC, Alban Krasniqi. La Commission a dû trouver en urgence où ouvrir les bureaux de vote, après que 33 écoles ont refusé d’organiser le vote – les directeurs serbes des établissements concernés ont expliqué que des activités culturelles étaient déjà prévues chaque week-end du mois d’avril.

“Je ne voterai pas”, a déclaré à l’AFP un Serbe du nord de 53 ans qui a requis l’anonymat. “Je n’écoute pas ceux de la Sprska lista mais je n’en vois pas l’intérêt, on ne peut pas remplacer ces maires, nous ne sommes pas assez nombreux.”

Les relations entre Pristina et la minorité serbe du nord du Kosovo, soutenue et en partie financée par Belgrade, sont tendues depuis l’indépendance, proclamée en 2008.

En septembre, la mort d’un policier kosovar et la découverte d’un commando lourdement armé et composé de Serbes font à nouveau craindre une escalade violente. Et la récente interdiction de Dinars serbesmonnaie utilisée dans le nord, a encore aggravé la situation.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV Kamala Harris en première ligne de la campagne de Joe Biden
NEXT Guerre en Ukraine | Washington appelle ses alliés à donner des systèmes Patriot à l’Ukraine