L’ancien ministre de l’Industrie demande à la de refuser son extradition

L’ancien ministre de l’Industrie demande à la de refuser son extradition
L’ancien ministre de l’Industrie demande à la France de refuser son extradition
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Abdeslam Bouchouareb à Paris, octobre 2015. ALAIN JOCARD / AFP

Un ancien ministre algérien de l’Industrie, condamné en Algérie à un total de cent ans de prison par contumace, a demandé mercredi 18 septembre à la justice française de refuser son extradition, sa défense dénonçant « poursuites politiques » dans un contexte de « Purge de l’ère Bouteflika ».

Abdeslam Bouchouareb, député puis ministre de l’Industrie et des Mines d’avril 2014 à mai 2017, a vu sa carrière politique lancée par Abdelaziz Bouteflika, le président algérien qui a démissionné en avril 2019 dans le sillage du Hirak, mouvement de contestation sans précédent en Algérie, et est décédé en 2021.

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Mais comme d’autres caciques de l’ère Bouteflika, il a été condamné, par contumace, à de lourdes peines de prison pour corruption. La chambre de l’instruction de la cour d’appel d’Aix-en-Provence se prononcera le 9 octobre.

Au total, le tribunal a reçu huit demandes d’extradition, trois pour poursuivre et cinq pour exécuter cinq jugements, condamnant chacun l’ancien ministre à vingt ans de prison, une amende de plusieurs millions de dinars algériens et la confiscation de ses biens pour des faits de corruption, favoritisme, conflit d’intérêts et autres détournements de fonds publics.

Placé sous contrôle judiciaire

La procédure traîne depuis le 5 octobre 2023, date à laquelle M. Bouchouareb, 72 ans, domicilié dans les Alpes-Maritimes, a été placé sous contrôle judiciaire avec pour seules obligations de ne pas quitter la , où il réside légalement, et de restituer son passeport.

Ces derniers mois, les juges français ont demandé deux informations complémentaires aux autorités judiciaires algériennes afin d’obtenir des éclaircissements sur des points juridiques, exigeant également un engagement formel que la peine de mort, si elle était encourue, « ne sera ni exigé ni appliqué ».

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Dans les réponses déjà fournies, la cour s’interroge sur le fait qu’un jugement condamnant M. Bouchouareb à vingt ans de prison concerne des faits pour lesquels le code pénal algérien prévoit une peine maximale de dix ans. L’avocat du ministre, Meet Benjamin Bohbot, voit dans cela « punition illégale » la démonstration de « Des procès fictifs tenus en violation des droits procéduraux fondamentaux »Ces jugements sont « non conforme aux normes internationales »il a ajouté.

Le tribunal lui-même a exprimé ses inquiétudes d’avoir reçu des demandes d’extradition en vue d’engager des poursuites pénales pour des faits ayant donné lieu à des jugements en 2020. De son côté, le parquet a demandé un report de la décision afin de traiter toutes les demandes d’extradition. « dans une seule et même audience ».

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Citant des documents d’Amnesty International et du Département d’État américain, M.et Bohbot a dénoncé « Des violations généralisées du droit à un procès équitable ». « Envoyer un homme de 72 ans purger cinq peines de vingt ans de prison dans une dictature est une décision que vous ne pouvez pas prendre. »a conclu l’avocat.

M. Bouchouareb est souvent présenté comme un représentant du mouvement libéral favorable à l’investissement étranger en Algérie et comme une personnalité politique attentive aux intérêts français, ce qui lui a valu le titre de « l’homme des Français ».

Le avec l’AFP

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