redoublements scolaires en cascade, les parents pointés du doigt

redoublements scolaires en cascade, les parents pointés du doigt
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Au Gabon, l’école est obligatoire de 6 à 16 ans, le pays a un taux national de scolarisation (TNS) de 93%. Il reste cependant le pays qui compte le plus de redoublements scolaires au monde, soit deux fois plus que la moyenne africaine. C’est une situation paradoxale qui met tous les acteurs du système éducatif national au banc des accusés.

Pourtant, dans ce milieu scolaire en difficulté, il existe quelques exceptions à la règle. Minto’o Akué anime des classes de 5ème à l’école publique Martine Oulabou, boulevard Bessieux à Libreville. L’enseignante dit avoir mis en place un programme de suivi académique pour ses élèves avec des résultats plutôt mitigés, «Chaque matin, je fais un contrôle de connaissances auprès des élèves. Petit à petit, ils s’habituent… Mais on rencontre des difficultés, il y en a qui jusqu’à présent n’ont pas encore pris le train. Malgré tous ces efforts, je me suis rendu compte que beaucoup de parents ne suivent pas leurs enfants à la maison.», déplore-t-elle.

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La collaboration école-famille et, plus particulièrement, l’implication des parents dans le suivi scolaire de leurs enfants font l’objet de nombreux débats et recherches entre tous les acteurs du monde de l’éducation. Selon les constats établis par les enseignants eux-mêmes, la promotion collective du suivi scolaire reste un défi dans le milieu de vie de l’enfant.

Certains parents admettent immédiatement leur démission sous prétexte d’activités professionnelles. « Aujourd’hui, nous avons dans les familles des parents qui sont des professionnels. Parfois, ils rentrent chez eux tard le soir. Il est donc parfois difficile pour un parent qui a travaillé lui-même toute la journée de trouver l’énergie nécessaire pour suivre l’enfant.», témoigne Jean Pierre Mongomo, parent d’élève.

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Une situation similaire à celle vécue par Ghislain. Il est un chauffeur de taxi. “Je fais un travail un peu compliqué. Je rentre à 5h30, je rentre à 19h ou 20h épuisé, il est temps de me doucher et d’essayer de regarder la télé puis je dors dans la chambre. Mais le week-end, je vérifie s’ils vont régulièrement à l’école.», déclare-t-il.

Les parents sont les premiers éducateurs de ceux qui leur doivent la vie. Grâce au dialogue national en cours au Gabon, les professionnels de l’éducation se sont penchés sur la problématique du suivi scolaire des étudiants. “C’est une démarche partagée. C’est double. L’école fait sa part. Mais le milieu familial doit aussi jouer son rôle dans le suivi scolaire. C’est justement une des questions qui a été abordée lors de nos débats pour voir quel mécanisme mettre en place pour sensibiliser les parents au suivi scolaire des enfants.», a déclaré le Professeur Guy Serge Bignoumba, Président de la sous-commission formation lors du débat national, professeur d’université.

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Mais selon toute vraisemblance, l’une des équations à résoudre est de savoir comment les parents de l’élève peuvent fournir les ressources nécessaires à leurs enfants à la maison, sachant qu’ils n’ont aucune base en matière de formation pédagogique, à l’exception des parents qui sont enseignants ou de toute personne ayant au moins un seul niveau d’enseignement. C’est en ce sens que les spécialistes de la formation s’accordent sur le fait que la promotion collective avec un taux de réussite de 100% d’une classe à l’autre au sein d’un niveau est le résultat d’une application dans le suivi familial.

Par Ismael Obiang Nze (Libreville, correspondance)

21/04/2024 à 11h09

 
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