Quel est le profil des vacanciers de septembre ? La fin de saison touristique, qui prend de l’ampleur depuis plusieurs années, pourrait être dopée par plusieurs facteurs.
Pour eux, la rentrée scolaire est une sorte de libération jubilatoire. Les « septembristes », ou plus communément les vacanciers qui prennent la route pour leurs vacances en septembre, une fois la majorité des estivants revenus, suscitent cette année la curiosité pour au moins deux raisons. D’abord, leur profil. Leurs rangs seront-ils gonflés par les bénévoles et professionnels réquisitionnés pour les Jeux olympiques de Paris 2024 ? Au printemps, l’envolée des recherches en ligne le laissait penser. Ensuite, leur pouvoir d’achat : bénéficieront-ils de prix plus bas que les Français partis pendant la haute saison ? Voici quelques éléments de réponse.
Durée des séjours, destinations… Quel est le profil des vacanciers de septembre ?
Commençons par le profil. Qui sont ces Septembristes ? « En général, ce sont des gens qui savent aller à contre-courant. »explique sans grande surprise Lucile Grigné, responsable du marché français de VoyagesPirates, plateforme spécialisée dans les bons plans voyages. « Retraités, travailleurs indépendants, étudiants… On exclut toutes les familles avec enfants scolarisés »ajoute-t-elle. Ceux qui travaillent et partent lorsque d’autres reviennent peuvent se le permettre parce que « Désormais, les entreprises permettent aux gens de prendre des vacances non obligatoires, alors qu’avant, il était considéré comme bon de partir en juillet et en août. »témoigne le spécialiste.
Ce dernier segment de clientèle présente un avantage considérable : la flexibilité, qui peut leur permettre de réduire jusqu’à 50 % le coût de leur séjour. « La possibilité d’ajuster ses dates ou ses destinations reste la condition pour bénéficier de meilleurs tarifs »elle insiste, tout en nuançant : « Une bonne affaire, ce n’est pas forcément partir à un meilleur prix mais aussi, par exemple, profiter d’un hébergement de qualité, que l’on n’aurait pas obtenu autrement ».
Pour Frédéric Pilloud, directeur marketing et e-commerce de MisterFly, le voyageur de septembre souhaite généralement bénéficier de trois avantages : il y a moins de monde et, polémiques sur les pics de fréquentation aidant, « Les vacanciers éviteront les périodes de pointe autant qu’ils le pourront » ; les prix sont plus raisonnables avec, cette année, une remise moyenne de « 30 % du prix des billets d’avion » par rapport au mois d’août ; et les températures sont plus douces. « Ce dernier argument prend du poids pour les destinations du bassin méditerranéen »Grèce, Espagne, Maroc… Frappées par des vagues de chaleur ou des incendies, ces destinations jouent la carte climatique en arrière-saison : il y fait beau sans cette sensation d’être écrasé par la chaleur.
Malgré tous ces avantages, les vacanciers de septembre passent moins de temps sur les plages. « D’une manière générale, les adeptes de septembre partent moins loin et moins longtemps qu’en juillet/août, certainement parce qu’ils ont plus de contraintes. »note Frédéric Pilloud (MisterFly). La durée moyenne des séjours est de 9 nuitées touristiques, contre 15 en plein été. Cette année ne devrait pas déroger à cette règle.
Prix, effet olympique, canicule… Quelles sont les spécificités cette année ?
À long terme, l’effet « canicule estivale » joue un rôle, y compris en septembre. « C’est une tendance que l’on observe depuis plusieurs années, et qui semble se confirmer cette année. »Ecosse, pays scandinaves… A première vue, ces destinations où le mercure reste doux en juillet et août semblent avoir attiré de nouveaux profils de visiteurs cet été. Mais elles seront beaucoup moins prisées cet automne. Car la France et une partie de l’Europe de l’Ouest, contrairement au reste du monde où les records de chaleur se succèdent, ont connu un été contrasté en termes de météo, notamment en juillet. Résultat : une envie de soleil décuplée pour la clientèle française cet automne 2024. Un grand classique !
« Les destinations phares du mois de septembre changent très peu selon nos statistiques de recherche de billets d’avion, d’autant plus que les prix baissent enfin, à quelques exceptions près. »confirme Guillaume Rostand, porte-parole du comparateur Liligo.com. Palerme, Florence, Rome, Santorin, Alicante, Funchal… les « blockbusters » venus d’Italie, d’Espagne, de Grèce et du Portugal ont la cote en ce mois de rentrée sur Liligo, avec le nouvel entrant La Valette (Malte) et le Maroc, notamment.
« Le climat a eu un impact sur les décisions des utilisateurs, car la météo a été très mauvaise en juillet et aoûtinterprète le responsable de VoyagesPirates. La « dernière minute » est de plus en plus présente : Majorque, Egypte, Tunisie, Grèce, Italie… Ces destinations sont abordables et bénéficient d’offres packagées et tout compris, qui répondent à une demande de plus en plus forte. On peut dire aujourd’hui que septembre est le mois des bons plans et des bons plans, avec en plus les hôteliers qui baissent leurs prix.« Au niveau des destinations, elle note une petite évolution vers la tendance « plus écolo », notamment des vols plus courts. « Cette année, nous avons choisi des vols plus courts et le voyage vers la ville est repoussé à l’automne et à l’hiver. Nous recherchons avant tout la nature. »note Lucile Grigné.
Quant à un « Effet OUI »cela se remarquera certainement. Alors que les Jeux Paralympiques épatent également les foules, les bénévoles ou professionnels qui ont travaillé fin juillet et en août prennent quelques jours de repos bien mérités. Ce segment de clientèle « Pour septembre, réservez moins à l’avance, car les gens veulent être sûrs de la météo et il y a moins de problèmes de disponibilité qu’en août : il y a plus de choix et c’est un luxe », soutient Lucie Grigné. Y compris en France, où le littoral méditerranéen, qui a retrouvé ses bons niveaux de fréquentation, mise sur cette fin de saison.
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