L’Iran et Israël semblent s’éloigner de l’escalade, pas de répit à Gaza

(Téhéran) L’Iran et Israël semblaient s’éloigner samedi d’une escalade après une attaque de représailles attribuée à Israël, dont Téhéran a minimisé l’ampleur, et une semaine de tensions au plus haut au Moyen-Orient depuis le début de la guerre en Gaza.

L’armée israélienne a mené des dizaines de frappes sur le territoire palestinien assiégé, où fait rage depuis le 7 octobre la guerre entre Israël et le Hamas soutenu par l’Iran. L’une d’elles, selon la Défense civile, a tué neuf membres d’une même famille à Rafah, au sud de la bande de Gaza.

Vendredi, les médias d’État iraniens ont annoncé que des détonations avaient été entendues à l’aube près d’une base militaire dans le centre de l’Iran, après que « plusieurs » petits drones aient été « abattus avec succès » par le « système de défense aérienne » du pays.

Les médias américains, citant des responsables américains, ont affirmé qu’il s’agissait d’une opération israélienne menée en réponse à l’attaque massive et sans précédent lancée par l’Iran contre Israël le 13 avril.

Dans un entretien à la chaîne américaine NBC, le ministre iranien des Affaires étrangères Hossein Amir-Abdollahian a toutefois relativisé l’attaque menée dans la région d’Ispahan samedi.

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PHOTO YUKI IWAMURA, PRESSE ASSOCIÉE

Le ministre iranien des Affaires étrangères Hossein Amir-Abdollahian s’est exprimé lors d’une réunion du Conseil de sécurité au siège des Nations Unies le 18 avril.

« Ce qui s’est passé hier soir n’était pas une attaque. Il s’agissait de deux ou trois drones quadricoptères, comme ceux avec lesquels les enfants jouent en Iran”, a-t-il plaisanté, ajoutant que “jusqu’à ce qu’il y ait une nouvelle aventure”. [offensive militaire, NDLR] au nom du régime israélien, contre les intérêts de l’Iran, nous ne répondrons pas.

Une région « en feu »

Un haut responsable du Congrès américain a confirmé à l’AFP une attaque israélienne en Iran. Interrogée par l’AFP, l’armée israélienne n’a fait aucun commentaire.

Selon Washington Postcitant un responsable israélien, l’attaque visait à montrer à l’Iran qu’Israël avait la capacité de frapper à l’intérieur de son territoire.

Le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, a souligné après cet attentat que l’« objectif » de son pays et des autres membres du G7, réunis en Italie, était la « désescalade ».

Son homologue russe Sergueï Lavrov a fait état de contacts avec l’Iran et Israël. « Nous avons dit aux Israéliens que l’Iran ne voulait pas d’escalade », a-t-il déclaré.

Pour le politologue iranien Hamid Gholamzadeh, il s’agit d’un incident « très insignifiant », mais qui doit être replacé dans le contexte de « la lutte pour l’équilibre des pouvoirs » entre l’Iran et Israël, ennemis depuis la révolution iranienne de 1979.

« La région est en feu et une guerre totale peut être déclenchée à tout moment, et de telles actions la rendent plus imminente », a-t-il prévenu.

Israël avait promis de riposter après l’attaque du 13 avril, qui a fait craindre dans le monde entier une conflagration au Moyen-Orient. La quasi-totalité des quelque 350 drones et missiles lancés par l’Iran ont été interceptés par Israël avec l’aide des États-Unis et de plusieurs pays alliés.

L’Iran a ensuite affirmé avoir agi en « légitime défense » après l’attaque meurtrière, attribuée à Israël, qui a détruit son consulat à Damas le 1euh avril.

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PHOTO MAHER AL MOUNES, AGENCE FRANCE-PRESSE

Une attaque israélienne a détruit le consulat iranien à Damas, en Syrie, le 1euh avril.

« Une nuit très dure »

Cette dernière poussée de fièvre survient au moment où la guerre ne s’arrête pas dans la bande de Gaza, où l’ONU craint une famine généralisée.

A Rafah, six enfants âgés de un à 16 ans figuraient parmi les neuf morts d’une même famille tués par un bombardement, a indiqué l’hôpital Al-Najjar où ils ont été admis.

Selon le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal, l’armée a frappé samedi plusieurs autres localités de Rafah. “C’était une nuit très difficile”, a-t-il déclaré.

Cette ville, où vivent environ un million et demi de Palestiniens selon l’ONU, vit sous la menace d’une offensive terrestre qu’Israël a promis de lancer pour vaincre le Hamas.

Samedi, l’armée a annoncé avoir frappé des “cibles terroristes”, dont une “base de lancement à Beit Hanoun”, au nord de Gaza, après l’interception d’un missile qui a visé la ville de Sderot, dans le sud d’Israël.

La guerre a également provoqué une explosion de violences en Cisjordanie occupée, où l’armée israélienne a annoncé samedi avoir tué dix personnes lors d’un raid dans le camp de Nour-Shams, près de la ville de Tulkarem.

Dans ce contexte régional très tendu, une explosion nocturne sur une base militaire en Irak a fait un mort et huit blessés, selon les autorités. Le commandement américain au Moyen-Orient a rapidement annoncé que les États-Unis n’avaient « pas mené de frappes aériennes en Irak ». »

Appel à « l’unité » palestinienne

La guerre à Gaza a été déclenchée par une attaque sans précédent lancée le 7 octobre contre Israël par des commandos du Hamas qui a fait 1.170 morts, principalement des civils, selon un bilan de l’AFP établi à partir de données officielles israéliennes. .

Plus de 250 personnes ont été kidnappées lors de l’attaque et 129 d’entre elles sont détenues à Gaza, dont 34 sont mortes selon les autorités israéliennes.

En représailles, Israël a promis de détruire le mouvement islamiste, au pouvoir dans la bande de Gaza depuis 2007, qu’il considère comme une organisation terroriste au même titre que les Etats-Unis et l’Union européenne. Son armée a lancé une offensive qui a fait jusqu’à présent 34 049 morts, pour la plupart des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan, qui considère le Hamas comme un mouvement de « libération », a reçu samedi son chef, Ismaïl Haniyeh. Il a appelé les Palestiniens à « l’unité » afin d’apporter « la réponse la plus forte à Israël ».

Cette visite intervient au moment où le Qatar, qui piétine dans les négociations d’une trêve, affirme vouloir « réévaluer » son rôle de médiateur dans le conflit à Gaza. La Turquie, qui entretient des relations avec Israël et le Hamas, pourrait en profiter pour tenter de reprendre la médiation.

 
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