Les chefs de diplomatie des pays arabes sont à New York pour soutenir la candidature de la Palestine à l’ONU, mais ils ont décidé de ne pas attendre l’audit sur l’impartialité de l’UNRWA pour intensifier leurs efforts et ont poussé le Conseil de sécurité à se réunir mercredi. . Leurs objectifs : revoir le rôle de l’agence, essentielle dans l’aide humanitaire et l’éducation des Palestiniens dans les territoires occupés – mais aussi au Liban, en Jordanie ou en Égypte –, et dénoncer ce qu’elle est réellement dans le collimateur d’Israël, selon eux.
Israël déjà accusé 450 employés de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine au Moyen-Orient (Unrwa) pour être membres du Hamas. Le 17 avril, l’ambassadeur israélien est allé encore plus loin en déclarant que 17 % des 13 000 employés, soit environ 2 000 individus, étaient affiliés à des groupes terroristes, et il a appelé au démantèlement de l’agence.
Mais pour le ministre jordanien des Affaires étrangères, comme pour le commissaire général de l’UNRWA, Philippe Lazzarini, l’objectif ultime d’Israël est encore plus politique. ” Les attaques contre l’Unrwa ne sont pas dues à sa neutralité. La raison derrière tout cela est de priver les réfugiés palestiniens de leur statut de réfugié. C’est ce qui est en jeu aujourd’hui », a déclaré Ayman Safadi.
Depuis 1948 et leur départ de leurs terres, les réfugiés palestiniens ont un statut unique au monde, géré par l’UNRWA : leurs descendants, même s’ils sont nés à l’étranger, héritent de ce statut. Et de factod’un droit au « retour » vers des territoires désormais israéliens, comme le stipule le droit international.
Or, cette population réfugiée a quintuplé en 50 ans et s’élève aujourd’hui à près de 6 millions de personnes. D’où les craintes d’Israël, qui est ici également soutenue par Washington. L’ambassadeur américain a déjà demandé un « réforme » de l’Unrwa, alors que l’audit indépendant ne sera dévoilé que lundi 22 avril.
RFI
