Un nom qui transcende les frontières nationales pour tourner la page des tempêtes à Sciences Po ? Selon les informations de MondeL’ancien Premier ministre italien Enrico Letta, 57 ans, a manifesté ces dernières semaines son intérêt pour diriger la prestigieuse école de la rue Saint-Guillaume, à Paris. “Il s’est manifesté, comme d’autres noms de grande qualité”» nous confirmons à Sciences Po, alors que le processus officiel de candidature doit s’ouvrir dans deux semaines.
Un profil étranger qui serait pourtant inédit à la tête de l’école libre née en 1871 pour renouveler l’élite française. Et dont la gestion est, depuis les années 1990, revenue à des énarques rompus aux arcanes de l’État. « Rien dans les statuts ne s’y oppose »on note au sein de l’institution qui forme des bataillons de hauts fonctionnaires, mais compte 50% d’étudiants internationaux, principalement venus des Etats-Unis, d’Allemagne ou d’Italie.
Le Toscan, qui rêvait à voix haute d’un « Union politique européenne » il a en effet passé une partie de son enfance à Strasbourg, où son père enseignait les mathématiques. Ancien député italien, deux fois ministre – des Affaires européennes, puis de l’Industrie et du Commerce extérieur -, membre du Parlement européen, il a présidé le conseil des ministres italien il y a dix ans avant d’en être évincé par son meilleur ennemi, Matteo Renzi.
« Un choix du cœur »
A la tête de l’Institut Jacques Delors, basé à Paris, Enrico Letta s’apprête à faire une tournée en Europe et aux Etats-Unis pour promouvoir son rapport “Bien plus qu’un marché” (bien plus qu’un marché), destiné à moderniser le marché unique européen. Un rapport qu’il vient de présenter aux chefs d’Etat et de gouvernement à Bruxelles, ce jeudi 18 avril, ainsi qu’à de nombreux médias du continent. Pour “changer d’échelle” face aux Etats-Unis ou à la Chine, il plaide pour que l’Europe des Vingt-Sept finance sa transition écologique avec « Fonds privés et publics » et crée une cinquième liberté pour « recherche, innovation et éducation ».
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Enrico Letta connaît bien la rue Saint-Guillaume pour avoir présidé l’École des affaires internationales de Sciences Po (dite « PSIA ») pendant six ans hors de Rome (2014-2021). Ecole des Affaires Internationales de Paris). Le doyen, aux allures discrètes de technocrate, cherchait à attirer « les plus grands dirigeants du monde » et, dans les amphithéâtres, professait l’esprit de ” la créativité “comme Mario Draghi qui inonde l’Europe de billets de banque pour sauver la zone euro. « Sciences Po a été l’un des choix les plus intelligents de ma vie »et même « un choix du cœur »a déclaré Letta en la quittant, pour revenir à la tête du Parti démocrate, en mars 2021.
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