Vingt-quatre heures après avoir reçu deux accusations de la Chambre des représentants contre le secrétaire à la Sécurité intérieure, Alejandro Mayorkas, le Sénat les a rejetées sans même tenir un véritable procès, une étape qui fait suite à l’accusation dans une procédure de destitution normale.
La majorité démocrate au Sénat a justifié cette manœuvre expéditive en affirmant que les accusations ne répondaient pas à l’exigence constitutionnelle d’un crime ou d’un délit grave, un avis partagé par la plupart des juristes de tous bords. Critiqué par les républicains pour sa gestion de la frontière sud, Mayorkas a été accusé de ne pas avoir appliqué les lois sur l’immigration et d’avoir abusé de la confiance du public.
“Valider cet abus flagrant de la part de la Chambre serait une grave erreur et pourrait créer un dangereux précédent pour l’avenir”, a déclaré le chef de la majorité au Sénat, Chuck Schumer.
Le Sénat a rejeté la première accusation par 51 voix contre 49 et une abstention (celle de la sénatrice républicaine d’Alaska Lisa Murkowski) et la seconde par 51 voix contre 49.
Furieux – ou semblant l’être – des sénateurs républicains, dont Ted Cruz et Mitch McConnell, se sont opposés après avoir refusé l’offre de Schumer de tenir un débat limité dans le temps sur la destitution ou de créer une commission sur le sujet. Les démocrates ont rejeté leurs objections.
« Ignorer les articles de mise en accusation serait sans précédent dans l’histoire du Sénat – c’est aussi simple que cela », a déclaré le sénateur McConnell avant le vote sur les accusations. Le leader de la minorité a semblé oublier qu’il avait lui-même participé à une tentative visant à bloquer un procès après la deuxième impeachment de Donald Trump par la Chambre.
Le Sénat disposait ainsi du premier acte d’accusation contre un membre d’un cabinet présidentiel depuis 1876.
(Photo AP)
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