Les Croates se sont rendus en nombre aux urnes pour élire leurs députés mercredi, après une campagne tendue qui a vu les deux ennemis jurés de la politique croate, le président et le Premier ministre, échanger invectives et noms.
A 16h30 heure locale (14h30 GMT), 50,6% des électeurs étaient présents, contre 34% à la même heure lors du dernier scrutin de 2020, a annoncé la commission électorale.
Selon les derniers sondages, le parti conservateur du Premier ministre, le HDZ, pourrait remporter 30 % des suffrages, suivi par les sociaux-démocrates SDP, avec 20 %, des résultats insuffisants pour détenir la majorité des 151 sièges du Parlement.
Le parti nationaliste de droite Mouvement patriotique se hisserait à la troisième place et espère être le faiseur de rois.
En cas de victoire, “je discuterai avec tous ceux qui veulent une Croatie où les gens ne volent pas, où il n’y a pas de pillage, où les gens ne sont pas trompés, où les gens ne respectent pas le code de la route – sans parler des sanctions pénales”. code – ne sont pas nommés à la tête du parquet national», a déclaré Zoran Milanovic, président croate et candidat surprise au poste de Premier ministre, lors du vote.
Bien que les juges aient considéré sa candidature comme anticonstitutionnelle tant qu’il ne démissionnait pas de la présidence, Milanovic, social-démocrate aux accents de plus en plus populistes, a fait campagne comme si de rien n’était, frappant durement son rival, le Premier ministre conservateur sortant Andrej Plenkovic, au prix de nombreux éclats et insultes.
“Quand on a affaire à des voleurs et des sauvages qui profitent de leur pouvoir, il faut réagir comme ça, il faut montrer ses muscles”, a-t-il réagi mercredi après le vote.
La corruption a longtemps été le talon d’Achille du parti conservateur (HDZ), dont plusieurs ministres ont dû démissionner ces dernières années.
– Promesse de stabilité –
Ennemi juré du président depuis des années, le Premier ministre en poste depuis 2016 a fait campagne en promettant aux 3,8 millions d’habitants de Croatie stabilité et sérieux. Tout en rappelant que c’est sous son mandat que le pays est entré dans la zone euro et l’espace Schengen.
“Beaucoup de choses ont été accomplies ces dernières années, mais il y a toujours de nouveaux devoirs, de nouveaux défis, de nouveaux problèmes”, a-t-il déclaré après avoir voté dans la capitale Zagreb.
« Dans un contexte géopolitique qui a considérablement changé, face aux menaces sécuritaires, il est important que la Croatie soit gérée de manière sérieuse, responsable et fiable et que tous nos citoyens soient en sécurité. »
“La Croatie a besoin de personnes sérieuses et responsables, pour être protégées de toutes les crises possibles”, a ajouté Andrej Plenkovic.
Membre de l’Otan depuis 2009 et de l’Union européenne depuis 2013, la Croatie reste l’un des pays les plus pauvres de l’UE, avec un salaire mensuel moyen de 1 240 euros.
“Le HDZ est au pouvoir depuis un peu trop longtemps, et ce qui dure trop longtemps n’est jamais bon”, a prédit Damir Modric, un retraité de 67 ans, à la sortie du bureau de vote dans la matinée. “Mais bon, comme toute l’Europe penche de plus en plus à droite, ce sera probablement la même chose ici.”
Les bureaux de vote fermeront à 19 heures locales (17 heures GMT), et les premiers résultats sont attendus dans la soirée.
