«Si Alibaba a réussi à importer quelque chose en Belgique, ce sont les conditions de travail made in China. Les résultats sont noirs” – .

«Si Alibaba a réussi à importer quelque chose en Belgique, ce sont les conditions de travail made in China. Les résultats sont noirs” – .
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Samuel Cogolati, vous avez déposé une plainte contre la Chine. Dites-nous pourquoi exactement ?

« C’est la première fois que je porte plainte. Mais j’ai appris l’année dernière que j’avais été victime d’une cyberattaque suite à un mail reçu en janvier 2021… justement alors que je travaillais sur la résolution reconnaissant le génocide des Ouïghours par la Chine. Et il y a deux semaines, j’ai été informé de l’enquête du FBI et du fait que la justice américaine avait révélé l’identité de 7 personnes responsables de ces actes d’espionnage. L’enquête montre que je fais partie des victimes aux côtés de journalistes, de la Maison Blanche, de certains parlementaires européens et d’autres défenseurs des droits de l’homme. Je regrette l’absence de réaction en Europe alors que d’autres pays ont réagi avec fermeté. J’ai donc également décidé de porter cette affaire devant les tribunaux ».

Où en sommes-nous exactement ?

« La justice belge a été contactée et la Cellule de criminalité informatique de la police fédérale est sur place. Cela inclut de voir si mon PC contient encore d’éventuels chevaux de Troie et s’il y a eu des fuites ».

Votre engagement pour la reconnaissance du génocide ouïghour n’y est bien sûr pas étranger. On parle de camps d’emprisonnement, de campagnes de stérilisation…

“En effet. Il se trouve que j’ai une spécialisation en droit international et, il y a quelques années, c’est un père ouïghour qui m’a contacté pour me parler de la situation de sa famille, retenue à l’ambassade de Belgique. de Pékin. Il m’a ensuite fait découvrir la réalité des camps dans lesquels les Chinois enferment la minorité ouïghoure. Je me suis dit que je ne pouvais pas rester les bras croisés… Lors de la rédaction de la résolution, le mot « génocide » a été utilisé pour la première fois. Ce qui explique la situation aujourd’hui »…

Nous sommes également parvenus à une (quasi) reconnaissance du génocide…

« Oui, un vote, le Parlement a officiellement reconnu le risque grave de génocide… La réaction de la Chine ne s’est pas fait attendre puisque des pressions ont été exercées pour que cette résolution soit retirée et comme 10 autres personnalités européennes, je suis interdit d’entrée en Chine, ma famille aussi. L’audition d’une femme stérilisée de force était prévue au Parlement… une cyberattaque nous a obligé à annuler cette audition ».

Mais parallèlement à ces événements, des accords ont été noués avec la Chine, ici même à l’aéroport de Liège avec Alibaba, dont l’arrivée a été qualifiée de « providentielle » fin 2018. Cela vous dérange-t-il ?

« Il y a deux façons de voir la Chine aujourd’hui. On peut le considérer comme un régime dictatorial qui n’a plus vraiment de caractère communiste. Mais certains y voient aussi, dans l’appât du profit, un gigantesque marché. C’est ce qui s’est passé avec l’arrivée d’Alibaba [NDLR : géant de l’e-commerce] à l’aéroport de Liège. Je me souviens du tapis rouge déroulé ; Willy Borsus a parlé à l’occasion d’une journée magnifique pour la Wallonie ».

Mais les résultats ne sont pas si roses…

« Nous pouvons désormais faire les comptes. Des milliers d’emplois étaient promis, mais il y en a à peine 300. Et quels emplois ! Dans la logistique, c’est un secteur très difficile et dans ce cas, les salariés seraient extrêmement contrôlés, voire traqués par logiciel. Cette arrivée était aussi présentée comme la possibilité d’exporter de nombreux produits belges, mais aujourd’hui le déficit commercial avec la Chine n’a jamais été aussi important. On parle de 27 milliards. Si Alibaba a réussi à importer quelque chose en Belgique, ce sont bien les conditions de travail made in China. Sans compter que le nombre de vols a plus que doublé, avec les nuisances sonores que cela engendre. Et cerise sur le gâteau, on craint désormais des menaces d’espions chinois arrivant en Belgique via l’aéroport de Liège. Clairement, les résultats sont sombres”.

Concrètement, cet exemple remet-il en cause le modèle de développement de l’aéroport de Liège dont le permis a pourtant été renouvelé avec l’accord d’Ecolo à la Région ?

« Investir massivement dans ce modèle de partenariat utilisant de vieux avions n’est pas un modèle de développement durable, ni pour Liège ni pour aucun pays européen. Je pense que nous devons aujourd’hui tirer les leçons de notre passé. Nous avons déjà été dépassés dans le passé en essayant de sauver une industrie d’une autre époque. Je plaide plutôt pour avoir une longueur d’avance… »

Êtes-vous en faveur d’un renversement ?

« Le but n’est pas de détruire des emplois ou l’aéroport mais de faire une transition… c’est inévitable car des limites seront imposées au niveau social et environnemental. Il faut investir dans des filières propres, écologiques et locales. Liège regorge de start-up dans le secteur des biotechnologies et des produits agricoles de qualité. Il faut en faire une force.»

Récemment dans nos pages, des élus de Vega ont critiqué le caractère bourgeois de l’écologie ces 20 dernières années, êtes-vous d’accord avec cela ?

« Ce n’est pas du tout ma vision. En Wallonie, on compte 800.000 utilisateurs du Tec qui ne paient qu’un euro par mois pour voyager. Il y a des milliers de logements sociaux qui viennent d’être rénovés pour alléger la facture des ménages les plus modestes et il y a eu l’extension du tarif social pendant la crise, la création de 5 000 places de crèche à tarifs avantageux pour les familles monoparentales… Ce ne sont pas des milliers de logements sociaux. exemples d’écologie bourgeoise. J’ai tendance à dire que ce qui est bon pour la planète peut aussi être bon pour l’emploi et pour le portefeuille. Ma propre écologie est ardente et inclusive.

En tant que candidat aux prochaines élections, quelles sont vos priorités ?

« Tout d’abord, l’injustice fiscale. Aujourd’hui, les salariés sont trop imposés. Les salariés faibles et moyens doivent gagner 300 euros de plus par mois. Comment ? En rétablissant l’équilibre et en puisant dans les plus-values ​​et les plus-values ​​boursières. Une autre priorité est la crise agricole. Cela doit être pris très au sérieux. Je pense par exemple que les repas de nos communautés doivent contenir au moins 50 % de produits issus de l’agriculture locale. Aujourd’hui, nous n’avons pas assez de logique pour défendre le made in Liège ».

Deux candidats Vega sur la liste PS. Interview.Aéroport de Liège : Alibaba et 40 vols/heure ?

 
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