le premier roman de Tiphaine Auzière, la fille de Brigitte Macron, se noie dans l’eau de rose

le premier roman de Tiphaine Auzière, la fille de Brigitte Macron, se noie dans l’eau de rose
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A presque quarante ans, Diane Delaurel a, comme on dit, « réussi sa vie ». Des études brillantes, un stage au barreau et, aujourd’hui, un cabinet d’avocats qu’elle a créé, seule grande, à Montreuil-sur-mer, dans les Hauts-de-France. Un retour aux sources pour cette enfant du pays, qui préférait le calme du bord de mer au tumulte de la vie parisienne. Mariée, deux enfants, sa vie privée est un long fleuve tranquille.

Trop silencieux? Diane n’a pas le temps de se poser la question car les dossiers s’entassent sur son bureau criminel. Il y a le cas de la petite Jeanne, 10 ans, maltraitée par son beau-père et puis cet autre, celui d’une femme harcelée sexuellement au travail. Mais il y a surtout Laura. Laura Deramcourt, incarcérée et en attente de jugement. Frappée, humiliée, violée par son compagnon, Laura a fini par le poignarder à l’artère carotide. De victime, elle est devenue coupable et c’est elle, bientôt, qui sera jugée.

Tiphaine Auzière : “Je crois qu’on ne laisse jamais un tribunal correctionnel indemne”

Pour tisser l’intrigue de son premier roman, Tiphaine Auzière a choisi les fils d’un bal qu’elle connaît bien : celui de son métier d’avocate. La jeune femme, fille de Brigitte Macron et belle-fille du président, s’est engagée de longue date dans la lutte pour les droits des femmes. Un combat qu’elle mène avec la même énergie dans Des places, en tentant de vulgariser certains principes fondamentaux du droit. Et quelle meilleure façon d’y parvenir que de donner des visages et des noms à ces vies brisées, à cette souffrance étouffée ? Sans tomber dans un féminisme militant, elle rappelle néanmoins quelques chiffres. Comme le nombre d’épouses, de mères, de sœurs qui tombent, chaque année en France, aux mains d’un père, d’un frère, d’un mari, d’un partenaire de vie.

Hélas !, quand la romance s’invite dans le récit, on en est beaucoup moins convaincu, la plume jusqu’alors élégante de Tiphaine semblant soudain trempée dans l’eau de rose. Pourquoi diable Diane a-t-elle dû tomber amoureuse d’un procureur avec “cheveux bruns mi-longs avec une mèche tombant sur de grands yeux bleus » ? Hélas !, encore une fois, pourquoi cette histoire prend-elle autant de place dans Des placesqui aurait pu être un roman puissant sur les coulisses des prisons pour femmes, sur leurs difficultés de réinsertion, sur les traumatismes qu’elles portent en elles tout au long de leur vie ?

Bien sûr, il y a le procès de Laura, qui approche et que l’auteur raconte en détail. Ces pages donnent d’ailleurs de l’espoir. Mais voici que César – le procureur – réapparaît et tout s’efface.

Par ailleurs, et comme c’est souvent le cas lorsqu’il s’agit d’un roman écrit par un « personnage public », l’image même de Tiphaine Auzière brouille la perception du lecteur. Difficile de ne pas imaginer la « fille de… » à la place de Diane, elle qui a grandi sur les plages de la Côte d’Opale et qui exerce aujourd’hui le métier d’avocate. Même si l’on sait que Tiphaine Auzière ne raconte pas sa propre histoire, l’interférence finit par nuire fatalement à son histoire.

Des places | Roman | Tiphaine Auzière | Stock, 263 pages, 20,90 €, numérique 15 €

Extrait:

« Diane pensait à Laura Deramcourt, sa cliente, qu’elle allait se présenter aux assises de Saint-Omer en juin. Comme Jacqueline Sauvage, elle aussi avait tué son compagnon, mais il n’était pas question de grâce puisqu’elle ne l’avait pas encore fait. Diane n’avait pas encore trouvé d’angle d’attaque pour préparer la défense. Elle n’était pas à l’aise à l’idée de se faire justice elle-même tant elle se souciait de l’institution pour laquelle elle travaillait. chaque jour.”

 
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