Israël et le Hamas, sous forte pression, font traîner les négociations

Israël et le Hamas, sous forte pression, font traîner les négociations
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Ils s’étaient donnés 48 heures, mais le Hamas et Israël n’avaient pas encore répondu jeudi au projet de trêve soumis dimanche par les médiateurs : sous une forte pression, aucun des deux camps ne semble vouloir quitter la table des négociations en premier.

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Le plan présenté au Caire par les médiateurs américains, égyptiens et qataris prévoit dans un premier temps une trêve de six semaines, un échange d’otages israéliens et de centaines de prisonniers palestiniens, une augmentation de l’aide humanitaire et le retour des habitants du nord de la bande de Gaza déplacés par la guerre, selon une Source au sein du Hamas.

A terme, tous les otages seraient libérés ainsi qu’un nombre indéterminé de détenus palestiniens. L’armée quitterait complètement Gaza et lèverait le siège du territoire imposé après la prise du pouvoir par le Hamas en 2007.

Depuis dimanche, les annonces non officielles, souvent contradictoires, se succèdent. Pour Hasni Abidi, du Centre d’études et de recherches sur le monde arabe et méditerranéen à Genève, « les négociateurs sont dans une impasse ». Cependant, personne n’a encore jeté l’éponge.

“Le Hamas étudie l’offre”, a répété mercredi un porte-parole du Hamas, tandis qu’un porte-parole du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a accusé jeudi le Hamas de “tourner le dos” à “une offre très raisonnable”.

Au cœur des revendications du mouvement islamiste palestinien, un cessez-le-feu permanent. Inacceptable à ce stade pour M. Netanyahu, déterminé à « éliminer » les derniers bataillons du Hamas, regroupés selon lui à Rafah (sud), où 1,5 million de Gazaouis fuyant la guerre ont trouvé refuge.

Le chef du Hamas, Ismaël Haniyeh, a assuré que la mort de trois de ses fils lors d’une frappe mercredi à Gaza ne changeait rien aux revendications du mouvement.

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PhotoAFP

S’il n’y a pas de confiance entre les deux camps, ils sont voués à une issue unique, estiment les analystes. Le monde les regarde, leurs populations sont à bout de nerfs.

Trêve tactique

Avec plus de 260 soldats tués, des centaines d’autres blessés et des soldats épuisés qui doivent constamment être relevés, les forces armées israéliennes bénéficieraient au moins d’une trêve tactique, selon les analystes.

Le retrait annoncé dimanche de toutes ses troupes, à l’exception d’une brigade stationnée dans le centre de Gaza, suggère qu’Israël est en train de relâcher ses soldats avant l’offensive annoncée sur Rafah, note Daniel Byman, de l’école du service extérieur de l’université de Georgetown.

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AFP

De plus en plus isolé diplomatiquement en raison du nombre élevé de victimes civiles à Gaza (près de 33 500 morts, dont une majorité de femmes et d’enfants, selon le ministère de la Santé du Hamas) et du canal humanitaire, provoquant de graves pénuries, Israël doit aussi marquer des points à l’étranger.

Il s’offrirait ainsi un peu de répit vis-à-vis de son allié américain, très mécontent de “n’avoir pas réussi à le convaincre” de changer de stratégie, note Hasni Abidi.

Alors que Washington s’efforce d’éviter une escalade au Liban, en Syrie et en Iran, les frappes israéliennes contre le consulat iranien à Damas la semaine dernière risquent de « briser » cette stratégie, estime l’analyste.

Exaspéré, le président américain Joe Biden a menacé de conditionner son soutien à Israël à sa retenue militaire et à l’amélioration des conditions humanitaires à Gaza.

Le gouvernement Netanyahu est surtout confronté à la colère des familles qui réclament le retour des 129 otages toujours détenus à Gaza, sur les 250 kidnappés lors de l’attaque du 7 octobre qui a entraîné la mort de 1 170 Israéliens, pour la plupart des civils. , selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles israéliennes.

Une affaire personnelle

D’un autre côté, un accord de trêve pourrait « briser » la coalition gouvernementale israélienne en raison de l’opposition de l’extrême droite à toute concession au Hamas. Un véritable dilemme « pour quelqu’un comme Netanyahu qui n’est pas connu pour faire passer les intérêts de son pays avant son ambition politique », note Daniel Byman.

Enfin, le dirigeant israélien a fait de cette campagne militaire « une affaire personnelle ». « Je ne vois pas comment Netanyahu pourrait revendiquer la victoire si aucun des quatre derniers partis du Hamas n’est capturé ou tué », commente Hasni Abidi.

A commencer par Yahya Sinouar, chef du Hamas à Gaza considéré comme le cerveau de l’attentat du 7 octobre.

Pour le Hamas, une trêve sonnerait au contraire comme une victoire symbolique. Cela lui permettrait également « de se réorganiser et de mener des embuscades contre l’armée », selon Omer Dostri, expert à l’Institut de stratégie et de sécurité de Jérusalem (JISS).

« L’objectif du Hamas est de reprendre son souffle dans l’espoir que la pression internationale finira par mettre un terme à la guerre », a-t-il déclaré.

Pour Hasni Abidi, une trêve lui permettrait également de paraître sous un meilleur jour aux yeux de la population meurtrie et affamée de Gaza. Même si Netanyahu promet un avenir sans Hamas dans le petit territoire côtier, le mouvement islamiste « veut améliorer son image et préparer l’après-guerre ».

 
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