Temps de lecture : 2 minutes – Repéré sur Forbes
Privée de l’aide militaire américaine depuis de nombreux mois, l’Ukraine a été contrainte de faire évoluer sa tactique en privilégiant les frappes de drones, chez elle bien sûr, mais aussi à l’étranger. Les attaques de drones à longue distance sur le sol russe se multiplient, tout comme le nombre d’appareils différents utilisés.
Mardi 2 avril, un petit avion de ligne Cessna transformé en drone-kamikaze sans pilote s’est écrasé dans une usine d’assemblage de drones Shahed à Yelabuga (Tatarstan), en Russie, à plus d’un millier de kilomètres de la frontière ukrainienne. Mais celle qui nous intéresse aujourd’hui est bien différente, décrite par Forbes comme “Petit chef-d’œuvre d’ingénierie élégant et peu coûteux”.
Ce drone, que l’on appellera « le drone de gouttière » faute de connaître le nom que lui donnent les Ukrainiens, a attiré l’attention des observateurs et d’un spécialiste du renseignement open Source, DanielR. Il faut dire que sa conception simple et ses matériaux basiques contrastent avec le seul drone longue distance utilisé par les Russes, le fameux Shahed emprunté à l’Iran.
Si l’on en croit l’analyse des photos réalisées par DanielR sur le réseau social X (anciennement Twitter), le drone est principalement composé https://twitter.com/DanielR33187703/status/1774107641553555781. Selon certains observateurs, il pourrait s’agir en fait de gaines en PVC d’une quinzaine de centimètres de diamètre servant au passage de câbles électriques souterrains.
Bob le bricoleur
Les ailes ressemblent exactement à des ailes d’aéromodélisme, avec des tubes en aluminium servant de support aux planches de bois, le tout recouvert d’un film plastique thermorétractable (comme celui des packs d’eau minérale par exemple). exemple) pour les renforcer et améliorer leur aérodynamisme.
Côté réservoir, là encore, les Ukrainiens ont fait le plus simple possible : plusieurs bouteilles d’eau d’un litre attachées ensemble et le tour est joué. Ils sont reliés à la partie la plus chère de l’ensemble : un moteur à essence chinois, disponible sur le site d’achat en ligne AliExpress pour environ 1 208 euros. De quoi voler pendant plus de deux heures et atteindre une autonomie de près de 300 kilomètres. Pas ridicule.
Et pour tout contrôler, un contrôleur de vol Pixhawk est installé, accompagné d’un récepteur GPS et d’un capteur de vitesse, le tout évidemment disponible dans un pack spécial sur AliExpress, si jamais vous êtes tenté. Enfin, une charge explosive fixée sous l’appareil complète ce drone DIY, rudimentaire seulement en apparence.
Certes, sa puissance de frappe est inférieure à celle des missiles comme l’ATACMS (qui coûtent d’ailleurs environ 1 million de dollars l’unité, soit près de 923 000 euros). Mais sa portée et sa précision sont les mêmes. Et l’Ukraine peut les fabriquer elle-même. C’est son atout majeur, qu’il soit utilisé comme leurre pour étirer et affaiblir les systèmes de défense aérienne russes, ou pour cibler et détruire des cibles spécifiques.
