Entre colère américaine et menace électorale, un Benjamin Netanyahu affaibli tourne l’attention vers Téhéran

Entre colère américaine et menace électorale, un Benjamin Netanyahu affaibli tourne l’attention vers Téhéran
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Cela reste trop peu pour les militants les plus radicaux. « Tout est trop calme, on dirait un événement ! », tonne Michaël Ternovich, militant contre l’occupation militaire en Cisjordanie, lors d’une manifestation spontanée mercredi après-midi devant le parlement israélien. “Je me bats depuis trente ans contre le peuple qui occupe aujourd’hui notre gouvernement” dit-il en désignant un jeune homme à la barbe bien taillée qui traverse la rue en jean et chemise, une kippa tressée et des boucles au vent, le style décontracté du colon parlementaire. « Ils n’ont pas peur de la violence. Aujourd’hui, si on veut réussir, il faut aller plus loin».

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Participation accusée

La coalition d’extrême droite autour de Netanyahu le protège de la chute, mais d’autres n’ont d’autre choix que d’écouter cette colère. Benny Gantz, membre du cabinet de guerre, a convoqué pour la première fois des élections, fixant une date à l’ordre du jour : septembre. C’était devenu une fatalité pour l’ancien chef de cabinet devenu, malgré son manque de charisme, l’homme politique préféré des Israéliens. Ses partisans commencent à lui reprocher sa participation au cabinet de guerre de Netanyahu, qui n’a servi qu’à maintenir le leader du Likoud au pouvoir en lui conférant une partie de la légitimité d’une « union nationale ».

Le premier ministre s’inquiète également pour son allié américain. Les tensions grandissent depuis plusieurs semaines entre Tel-Aviv et Washington, et les frappes israéliennes qui ont tué lundi sept travailleurs humanitaires de l’ONG américaine World Central Kitchen ont fini par irriter le locataire de la Maison Blanche. Lors d’un appel téléphonique jeudi, il a exigé la mise en œuvre de « des mesures spécifiques, concrètes et mesurables pour remédier aux dommages causés aux civils, aux souffrances humanitaires et à la sécurité des travailleurs humanitaires » à Gaza, tout en appelant à « un cessez-le-feu immédiat ».

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La menace éternelle de l’Iran

Depuis des mois, l’unité du ministère israélien de la Défense chargée de la coordination avec les territoires palestiniens, Cogat, répète néanmoins aux journalistes que le problème n’est pas la quantité de l’aide, mais le manque de ressources des agences onusiennes. pour le transporter sur le territoire. Selon ses derniers rapports, Gaza est confrontée à des « défis » mais pas à la famine. Et la réouverture d’Erez était soit « impossible », soit « en tout cas, ce n’est pas fait pour les camions ». En Israël, le gouvernement a esquivé les questions, mais s’est protégé des accusations d’ingérence de la droite : « Une aide accrue contribuera à éviter une crise humanitaire et est nécessaire pour garantir la poursuite des combats et atteindre les objectifs de la guerre »affirme le bureau de Netanyahu.

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Chaque jour, Gaza s’enfonce davantage dans l’horreur. Un rapport conjoint de la Banque mondiale et des Nations Unies estime qu’en six mois, la guerre a déjà coûté près de 19 milliards de dollars, soit l’équivalent du PIB total de l’enclave en 2022. Il y a quelques semaines, l’UNRWA pensait encore pouvoir atténuer la famine. dans le nord de la bande de Gaza en « l’inondant » d’aide humanitaire. Aujourd’hui, il est trop tard : « Cela pourrait même être dangereux pour les personnes souffrant de malnutrition aiguë »dit Scott Paul, de la branche américaine de l’ONG Oxfam. “Nous avons besoin d’une intervention médicale approfondie, inimaginable dans l’environnement actuel.”

En Israël, les regards se tournent vers l’Est. Jeudi, l’armée israélienne a décidé de suspendre toutes permissions pour son infanterie. Dans une Tel-Aviv insouciante, les automobilistes ont eu la surprise de se retrouver, sur leur smartphone, à l’aéroport de Beyrouth – conséquence du brouillage des signaux GPS imposé au centre d’Israël pour égarer d’éventuels missiles iraniens. Les raisons stratégiques de l’attaque directe de l’État juif contre le consulat iranien à Damas ne sont pas claires. Mais il a déjà eu l’avantage de préciser que la guerre n’était plus contre le Hamas, mais contre Téhéran. D’un coup, la menace iranienne, éternel refrain de Benjamin Netanyahou, revient dans toutes les têtes.

 
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